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Société de l'Histoire de l'Art Français [Editor]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1923

DOI article:
Boucher, François: A propos d'une récente acquisition du musée du Louvre: la foire Saint-Germain, par Gillot
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19276#0311

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— 3o3

jusqu’ici, de peinture de cet artiste peu connu dont aucun
musée, d’ailleurs, n’expose d’œuvre d’attribution certaine.
Le récent achat d’un tableau comme la Foire Saint-Ger-
main*, d’une authenticité indiscutable, n’a pas seulement
pour effet de combler une lacune dans les collections de
notre grand Musée, il doit faciliter, à l’avenir, la décou-
verte d’autres œuvres de Gillot, et l’on pourra désormais
mieux étudier l’influence considérable que Gillot exerça
sur Watteau durant le séjour de ce dernier dans son ate-
lier. Mais, dès à présent, il est permis d’essayer de pré-
ciser les rapports des deux hommes entre eux ainsi que
l’importance du rôle tenu par le maître dans la formation
artistique de son élève.

On sait que le sujet du tableau acquis par le Louvre a
été emprunté par Gillot à une pièce du répertoire des
comédiens italiens : « la Foire Saint-Germain », comé-
die en trois actes de Regnard et Du Fresny, dont la pre-
mière représentation fut donnée dans la salle de l’hôtel
de Bourgogne, le 26 décembre 1695. On y avait ajouté
une scène qui faisait allusion à un récent fait divers pari-
sien : deux dames s’étant rencontrées, chacune en son
carrosse, dans une rue dont l’étroitesse empêchait les voi-
tures de se croiser, elles se piquèrent également de ne pas
se céder le pas ; un commissaire de police les mit heureu-
sement d’accord en les faisant reculer en même temps,
chacune de son côté. Gillot a figuré cette « scène des car-
rosses » dans un cadre de maisons rappelant le décor de la
pièce et il a représenté les deux antagonistes, l’une en Arle-
quin, l’autre en Mezzetin, dans deux de ces petites voitures,
alors dénommées vinaigrettes, que traînent deux valets :
les quatre personnages s’apostrophent violemment, tandis
que, au deuxième plan, un commissaire intervient avec
mollesse.

La première pensée de ce tableau a été retrouvée par
M. Émile Dacier dans un dessin de Gillot, identifié par

Beaux-Arts, i5 mars 1924, p. 89). Le buste de M. de Sartine
fut exposé au Salon de 1774.

1. Voir la notice que nous avons consacrée à ce tableau dans
le numéro de Beaux-Arts du i”r juin 1923.
 
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