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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1923

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Boucher, François: A propos d'une récente acquisition du musée du Louvre: la foire Saint-Germain, par Gillot
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https://doi.org/10.11588/diglit.19276#0312

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lui, ainsi qu’une autre variante, dans la collection de la
princesse Murat1; c’est d’après ce dessin que Jacques-
Gabriel Huquier a gravé l’une des planches de son recueil
intitulé : Le théâtre italien, livre de scènes comiques inven-
tées par Gillot, en modifiant certains détails.

Ce dessin et sa variante, ainsi que la toile du Louvre,
permettent d’opérer des rapprochements entre certaines
peintures de Gillot et de Watteau; cette étude comparée
nous amènera ainsi à préciser les dates d’exécution des
unes et des autres et à restituer à Gillot une œuvre que
l’on attribuait depuis longtemps à Watteau : l’Arlequin
empereur dans la lune, du Musée de Nantes.

Il y a, dans l’œuvre de Watteau, un tableau de compo-
sition unique, le Départ des comédiens italiens en iôgj,
qui n’est connu que par la gravure de L. Jacob. Il est
impossible de ne pas le rapprocher, pour certaines simi-
litudes de détails, de la Foire Saint-Germain : la silhouette
de magistrat qui s’y trouve, vue de dos, rappelle étrange-
ment celle du commissaire qui figure dans un des deux
dessins de la collection Murat. La manière de traiter le
décor des maisons, l’emploi de certains personnages, le
choix même du sujet y révèlent une influence très sen-
sible de Gillot et, déjà, cette habitude de composer un
tableau avec des éléments d’emprunt de sources diverses
que Watteau développa de plus en plus.

Ce rapprochement engage à penser que le Départ, qui
ne peut être antérieur à 1705-1706 ni postérieur à 1716, a
dû être exécuté durant la période où Watteau travaillait
chez le maître langrois : il est certainement antérieur à
1713, puisque les femmes qui, des fenêtres voisines de
l’hôtel des comédiens, suivent la scène de l’expulsion,
sont encore coiffées de « fontanges » qui disparurent
complètement cette année-là. Il est donc très probable
que ce tableau a été peint entre 1705 et 1712, soit durant
une période où il semble avéré que Watteau s’est trouvé
chez Gillot.

1. E. Dacier, Une peinture de Claude Gillot au Musée du
Louvre (Revue de l’Art ancien et moderne, juin 1923). Les deux
dessins de la collection Murat sont reproduits dans cet article.
 
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