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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0015
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LA FORMATION DE L’EMPIRE ORIENTAL

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autour de la ville de Constantin, la partie orientale de
la monarchie s’aggloméra et prit en quelque sorte,
conscience d’elle-même. Et aussi bien, dès le ive siècle,
sous le maintien apparent et théorique de l’unité
romaine, plus d’une fois, en fait, les deux moitiés de
l’empire se séparèrent, gouvernées par des empereurs
différents ; et lorsqu’on 395 Théodose le Grand
mourut, laissant à ses deux fils Arcadius et Honorius
une succession partagée en deux empires, la sépara-
tion qui, depuis longtemps, tendait à isoler l’Orient
de l’Occident, se précisa et devint définitive.
Durant la longue période d’histoire qui va de 330 à
518. deux crises graves, en ébranlant l’empire, ache-
vèrent de donner à sa partie orientale sa physionomie
propre. L’une fut la crise de l’invasion barbare. On
put croire d’abord que Byzance ne la supporterait pas
mieux que Rome, qu’elle ne résisterait pas au choc
formidable que lui portèrent, au cours du ve siècle,
tour à tour les Wisigoths d’Alaric, les Huns d’Attila,
les Ostrogoths de Théodoric. En fait, il en fut autre-
ment. Tandis que, dans les lambeaux de l’empire
d’Occident, des chefs barbares se taillaient des
royaumes, tandis que le dernier empereur romain
disparaissait en 476, l’invasion glissait le long des
frontières de l’empire d’Orient et ne l’entamait que
passagèrement : si bien que la nouvelle Rome restait
debout, — comme grandie de toute la catastrophe
où s’abîmait l’ancienne Rome, et par là, rejetée
davantage encore vers l’Orient.
L’autre crise fut la crise religieuse. C’est en Orient
que prirent naissance toutes les grandes hérésies qui
troublèrent l’Eglise aux iv et v' siècles, arianisme, nes-
torianisme, monophysisme, toutes ces discussions
compliquées où s’opposèrent en un saisissant con-
traste l’esprit grec épris de subtile métaphysique théo-
logique et O clair et sobre génie du monde latin, où
se heurtèrent aussi en une lutte violente l’épiscopat
 
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