CHAPITRE I
La démoralisation politique.
JLes causes de l’anarchie politique. — Les formes de l’anarchie
politique. — Les révolutions populaires. — Les révolutions
par l’Eglise. — Les révolutions militaires. — Les conséquences
de l’anarchie politique.
ï
Les causes de l’anarchie politique. — L’empire
byzantin, comme l’empire romain, souffrit pendant
longtemps d’un vice constitutionnel fort grave, l’ab-
sence d’une loi de succession réglant la transmission
régulière du trône, et c’est assez tard qu’il prit l’idée
-de la légitimité dynastique. Dans cette monarchie
d’apparence absolue, existait en effet un principe tout
à fait démocratique : comme il n’y avait point à
Byzance de sang royal, de famille dont de longs siè-
cles de possession eussent consacré les droits au
pouvoir, n’importe qui pouvait aspirer au trône;
« tout le monde avait l’étoffe d’un empereur »i.
Parmi les promesses que faisaient les devins et les
tireurs d’horoscope, une des plus habituelles était la
promesse du rang suprême : comme Macbeth sur la
lande, tout Byzantin a, une fois au moins, rencontré
sur sa route celui qui lui a dit : Tu seras roi. L’his-
1. « La fortune, dit Montesquieu, ayant pris des empereurs
dans toutes les conditions, il n’y avait pas de naissance assez
basse ni de mérite si mince qui pût ôter l’espérance. »
La démoralisation politique.
JLes causes de l’anarchie politique. — Les formes de l’anarchie
politique. — Les révolutions populaires. — Les révolutions
par l’Eglise. — Les révolutions militaires. — Les conséquences
de l’anarchie politique.
ï
Les causes de l’anarchie politique. — L’empire
byzantin, comme l’empire romain, souffrit pendant
longtemps d’un vice constitutionnel fort grave, l’ab-
sence d’une loi de succession réglant la transmission
régulière du trône, et c’est assez tard qu’il prit l’idée
-de la légitimité dynastique. Dans cette monarchie
d’apparence absolue, existait en effet un principe tout
à fait démocratique : comme il n’y avait point à
Byzance de sang royal, de famille dont de longs siè-
cles de possession eussent consacré les droits au
pouvoir, n’importe qui pouvait aspirer au trône;
« tout le monde avait l’étoffe d’un empereur »i.
Parmi les promesses que faisaient les devins et les
tireurs d’horoscope, une des plus habituelles était la
promesse du rang suprême : comme Macbeth sur la
lande, tout Byzantin a, une fois au moins, rencontré
sur sa route celui qui lui a dit : Tu seras roi. L’his-
1. « La fortune, dit Montesquieu, ayant pris des empereurs
dans toutes les conditions, il n’y avait pas de naissance assez
basse ni de mérite si mince qui pût ôter l’espérance. »