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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0021
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LA FORMATION DE l’eMPIRE ORIENTAL

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d’habiles administrateurs, qui accomplirent une
grande œuvre législative, administrative et sociale, et
à qui leurs adversaires mêmes ont parfois rendu jus-
tice.
Sans doute, leur politique a eu quelques consé-
quences fâcheuses. A l’intérieur, la querelle des
images qu’ils déchaînèrent troubla l’Orient pendant
cent yingt ans (726-842) ; au dehors, ce furent d’autres
désastres, la rupture avec Rome, la perte de l’Italie, le
rétablissement de l’empire pour Charlemagne (800) :
toutes choses qui, au reste, achevèrent de rejeter
Byzance vers l’Orient. Mais, d’autre part, sous la main
vigoureuse des Isauriens, le pouvoir impérial, sorti
victorieux de la lutte contre l’Eglise réclamant sa
liberté, s’affermit prodigieusement; et malgré les
dangers extérieurs — le péril bulgare qui, au com-
mencement du ixe siècle, menaça Constantinople
même, la conquête de la Crète par les Arabes (826),
qui ôta toute sécurité aux mers orientales — l’empire,
vers le milieu du ix' siècle, était brillant et fort.
Sous le règne de l’empereur Théophile (829-841),
la cour de Byzance, par la splendeur des construc-
tions, le luxe du Palais-Sacré, l’éclat de la civilisa-
tion, rivalisait avec la Bagdad des Khalifes. Au sortir
d’une longue période de troubles, la littérature et l’art
semblaient retrouver une vigueur nouvelle, et déjà
préludaientàunemagnifique renaissance. L’Université
de Constantinople, reconstituée par le César Bardas
(vers 850), redevenait le centre d’une culture intel-
lectuelle admirable. Et l’influence de l’empire se fai-
sait au dehors sentir jusque dans le monde slave,
auquel Cyrille et Méthode, «les apôtres des Slaves»,
apportaient, avec la foi orthodoxe, son alphabet et sa
langue littéraire. Enfin, depuis 842, l’unité religieuse
était rétablie dans l’empire, et l’Eglise grecque prenait
de plus en plus une forme nationale, que soulignait et
précisait le schisme de Photius.
 
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