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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0024
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BYZANCE

inutiles, uniquement préoccupés d’accroître la richesse
nationale : le faste éclatant du palais, la pompe vaine
des cortèges et des cérémonies ne les intéressent
qu’autant qu’ils servent leur politique et entretiennent
le prestige du souverain. Jaloux de leur autorité, ils
n’ont point — ceux-là du moins que j’ai nommés —
de favoris : leurs conseillers sont le plus souvent des
hommes obscurs qu’ils emploient et dont ils demeu-
rent les maîtres. Epris de gloire, le cœur plein des
ambitions les plus hautes, ils ont voulu faire de l’em-
pire byzantin la grande puissance du monde oriental,
champion tout ensemble de l’hellénisme et de l’ortho-
doxie; et par l’effort magnifique de leurs armes, par
la souple habileté de leur diplomatie, par la vigueur
de leur gouvernement, ils ont réalisé leur rêve.
Depuis la fin du ixe siècle, et davantage encore à
partir du premier tiers du xe, hardiment, sur toutes
ses frontières, l’empire reprend l’offensive. En Asie,
les Arabes reculent de la ligne de l’Halys jusqu’au
delà de l’Euphrate, les armées impériales parcourent
victorieuses la Cilicie, la Syrie, la Palestine, et Jean
Tzimiscès pousse ses escadrons jusqu’aux portes de
Jérusalem. En Europe, le puissant empire bulgare,
dont les grands tsars Syméon et Samuel avaient fait
dans les Balkans le rival redoutable de Byzance,
s’écroule dans le sang sous les coups de Basile II, à
qui la reconnaissance de ses sujets a décerné le
surnom tragique de « Bulgaroctone », le massacreur
de Bulgares. Contre les ravages des corsaires musul-
mans, les flottes byzantines font de nouveau la police
des mers. Jusque dans l’Italie lointaine, la tradi-
tion toujours vivace des vieilles ambitions romaines
réveille les prétentions jamais oubliées, et, en face des
Césars du Saint-Empire romain germanique, les basi-
leis byzantins, orgueilleusement, maintiennent les
droits et le prestige de leur majesté séculaire.
Avec une extension qu’on ne lui avait plus'connue
 
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