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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0046
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BYZANCE

autre chose qu’une vie oisive. Justinien, malgré le
goût qu’il avait de la pompe et de l’étiquette, passait
les nuits au travail, et il a mérité qu’on l’appelât
« l’empereur qui ne dort jamais ».
VI
La force de l’institution impériale. — Ce sont
ceux-là qui de l’institution impériale ont su tirer
une des sources de la grandeur de Byzance. Sans
doute, dans cet état, où tout remonte à l’empereur,
il arrive inévitablement que l’entourage immédiat du
prince exerce sur lui une trop puissante influence, et
de la place que tient le palais dans la monarchie peut
sortir un régime d’intrigues, un gouvernement de
femmes et de favoris. Dans cet état où tout dépend du
prince, c’est un danger constant aussi que la tentation
donnée aux ambitieux de renverser le souverain,
parce que la révolution est le moyen unique — et
facile — d’obtenir le pouvoir. Dans un état enfin, où la
volonté d’un seul homme règle toutes choses, c’est
un péril redoutable que cet homme puisse être
médiocre ou faible. Ce sont là les inconvénients de
cet absolutisme monarchique. Mais quels avantages
par ailleurs dans l’unité de direction, dans la conti-
nuité de politique, dans la fermeté de conception et,
d’exécution, qu’assure un prince qui gouverne tout en.
maître. Et si ce prince est un homme de valeur, qui
sache utiliser les moyens de gouvernement dont il
dispose, l’armée, la diplomatie, l’administration, quel
profit pour l’empire que cette direction unique et
forte. Il y a eu de tels souverains à Byzance, et plus
qu’on ne croit : peu d’états dans l’histoire ont connu
une plus belle succession de princes remarquables. Et
c’est pourquoi il a suffi longtemps d’un empereur
qui fût un chef pour que la fortune sourît à la monar-
chie byzantine.
 
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