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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0062
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BYZANCE

xpari'a) jusqu’aux colonnes d’IIercule. « A moi seul,
disait Nicéphore Phocas au x° siècle, appartient la
puissance navale. » « La flotte, déclarait de même un
écrivain du xie siècle, est la gloire des Romains. » 11
en fut ainsi jusqu’au jour où Byzance jugea plus
commode de s’en remettre à d’autres, Pisans, Génois,
Vénitiens surtout, du soin d’assurer les opérations
sur mer.
Byzance trouvait au reste, pour recruter ses équi-
pages, d’admirables marins dans les populations du
littoral asiatique, des îles et de la Grèce. Ses cons-
tructeurs, d’autre part, lui bâtissaient de puissants
navires de guerre, les dromons que montaient
S00 hommes dont 70 soldats, et des vaisseaux plus
légers dont l’équipage était de 130 à 160 hommes, et
que montaient souvent des marins russes. Armement
admirable, dont la puissance s’augmentait encore de
la supériorité du feu grégeois, inventé au vne siècle
par un ingénieur syrien et qui, employé en siphons
et en grenades, inspirait à tous les ennemis de
Byzance une terreur prodigieuse. Les Russes d’Igor,
écrasés en 941 devant Constantinople, déclaraient :
« Les Grecs ont un feu semblable aux éclairs du ciel,
et en le lançant contre nous, ils nous ont brûlés ;
c’est pourquoi nous n’avons pu les vaincre ». Enfin,
comme pour l’armée de terre, une tactique savante
réglait les opérations navales, et il nous en reste plu-
sieurs traités spéciaux. Au xe siècle, la flotte de
guerre impériale comprenait 180 navires.
Ainsi, sur terre et sur mer, Byzance était une
grande puissance : et par là, pendant longtemps,
jusqu’à la fin du xn° siècle, elle fut un grand état
militaire et fort.
 
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