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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0078
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BYZANCE

offices et préfet de la ville. Et surtout, malgré les
grandes réformes que Justinien accomplit pour sim-
plifier les rouages administratifs et renforcer l’auto-
rité publique, l’empire byzantin, héritier de Rome,
conservait toujours les circonscriptions territoriales
que lui avait léguées l’empire romain et l’antique
séparation des pouvoirs civils et des pouvoirs mili-
taires. Dans l’Afrique, dans l’Italie reconquises par
ses armes, Justinien n’eut qu’un souci, rendre aux
populations l’exacte image de l’administration ro-
maine, du « très prospère empire romain », tel
qu’elles l’avaient autrefois connu.
À mesure que l’empire byzantin s’orientalisa, le
gouvernement et l’administration prirent une forme
nouvelle. Ce ne fut point sans doute, comme dans les
royaumes que l’invasion barbare avait fait naître en
Occident, la transformation assez brutale qui, des
institutions romaines, fit soHir un ordre nouveau.
L’empire byzantin est le seul état au monde — et ce
n’est pas son moindre intérêt dans l’histoire — où le
passage de la tradition antique à la civilisation du
moyen âge se soit accompli sans heurts, par une
lente et progressive évolution. Mais le changement
n’en fut pas moins profond. Dès le vu8 siècle, le
grec était devenu la langue officielle, la langue du
protocole impérial, la langue des actes publics ; les
ministres et les hauts fonctionnaires s’appelaient de
noms grecs, logothètes, éparques, stratèges et dron-
gaires. Et surtout un régime administratif nouveau,
né des nécessités politiques et de l’obligation d’orga-
niser plus fortement la défense du territoire, avait
substitué aux provinces civiles, aux éparchies, entre
lesquelles Rome partageait la monarchie, des gouver-
nements militaires, les thèmes, ainsi nommés d’un
mot qui primitivement signifiait corps d’armée et qui
désormais s’appliqua à la circonscription occupée
par ce corps d’armée. Jusqu’à la fin de l’empire
 
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