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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0145
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LES ÉLÉMENTS DE FAIBLESSE

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lequel la monarchie fut gravement affaiblie et trou-
blée. C’est le péril religieux ensuite, conséquence
des rapports qui unissaient l’Etat et l’Eglise dans
l’empire d’Ôrient, et qui s’est traduit au ixe siècle
par l’effort tenté par l’Eglise pour secouer la tutelle
de l’Etat et conquérir sa liberté, qui s’est manifesté
en d’autres temps par les ambitions des patriarches
et le schisme qui, au ixe comme au xie siècle, en
fut la conséquence, qui à bien des époques enfin,
au vin0, au x°, au xiv° siècle, s’est exprimé par le
développement excessif du monachisme et l’agitation
entretenue par les moines. Et c’est encore l’outrance
de l’impérialisme byzantin, nourrissant des rêves
grandioses et démesurés, sans proportion avec la réa-
lité des ressources de l’empire, et qui tantôt, avec Jus-
tinien, avec Basile Ier, avec Manuel Comnène, tourne,
tout plein de la tradition et du souvenir de Rome,
ses ambitions vers l’Italie et le monde occidental, et
tantôt, en Orient, s’épuise à conquérir l’hégémonie
balkanique, en d’interminables luttes contre l’empire
bulgare ou contre la Serbie des Némanyides.
De ces causes diverses, de graves conséquences
sortiront. Les difficultés financières croissantes, la
décadence du commerce byzantin à partir du
xn0 siècle produisent une misère économique gran-
dissante. L’affaiblissement de la puissance militaire
y correspond : les pertes territoriales réduisent
l’étendue de l’empire; lentement, progressivement, la
monarchie s’émiette. A l’Asie presque perdue à la fin
du xie siècle succède à partir du xme siècle le démem-
brement de la partie européenne de l’empire. Econo-
miquement épuisée, diminuée territorialement, mili-
tairement affaiblie, Byzance est mûre pour la chute
inévitable.
Une dernière cause s’ajoute pour sa perte. Peut-
être l’intervention de l’Occident aurait pu sauver
l’empire à la veille de la ruine. L’Occident, au cou-
 
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