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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0159
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LA DEMORALISATION POLITIQUE 149'
lutions ne se font guère scrupule de profiter des
circonstances pour assurer le succès de leurs ambi-
tions. Sans doute, il est arrivé plus d’une fois que,
dans ces crises où l’empire semblait devoir périr, de
l’excès même du mal et de l’anarchie un sauveur soit
sorti ; c’est le cas de Léon l’Isaurien, de Basile Ier,
d’Alexis Comnène. Mais un fait n’en demeure pas
moins d’une singulière gravité pour la monarchie :
la guerre civile ouvre la porte à l’ennemi, auquel
chacun des partis fait appel — pour le plus grand
détriment de l’empire. Dans la seconde moitié du
xic siècle, Petchenègues et Turcs interviennent dans
les querelles intestines de Byzance et soutiennent
contre le souverain légitime tous les prétendants au
trône. C’est bien pis au xive siècle. Dans la guerre
interminable qu’Andronic le jeune fit à son grand-
père Andronic II, dans le conflit qui mit aux prises
durant tant d’années Jean Cantacuzène et Jean
Paléologue, les adversaires font semblablement appel
aux Bulgares, aux Serbes, aux Turcs, à tous les
ennemis de l’empire. Byzance a étrangement souf-
fert de ces pratiques. Le pouvoir impérial sans cesse
ébranlé par la révolution, la monarchie sans cesse
troublée par la guerre civile, l’empire livré par
ceux qui auraient dû le défendre à ceux-là mêmes qui
rêvaient et préparaient sa ruine : tels ont été quelques-
uns des effets de cette démoralisation politique
profonde, cause permanente, essentielle, de la
faiblesse de Byzance.
 
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