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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0189
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LE PÉRIL FÉODAL

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les La Roche s’accommodèrent aisément avec les
Mélissènes, les Cantacuzènes et les autres grands sei-
gneurs grecs de Morée : ils avaient mêmes idées, mêmes
mœurs et ne formaient qu’une seule et même caste.
Jusqu’aux derniers jours de l’empire, cette aristo-
cratie féodale subsista dans la société byzantine, et
elle y fut plus d’une fois encore un élément de trou-
ble. Le xive siècle est plein de luttes de classes entre
cette aristocratie et une démocratie naissante, qui
ne pardonnait point aux puissants la tyrannie que
depuis longtemps ils lui imposaient. Cantacuzène,
dans un curieux passage de ses mémoires, a montré
ce vent de révolution soufflant sur tout l’empire et,
après Andrinople qui donna l’exemplé, toutes les
villes de la monarchie s’insurgeant contre les Suvaxot
et pleines de troubles, de pillages et de meurtres. De
ces luttes sociales, ardentes et passionnées, l’histoire
de la commune de Thessalonique, de la tragique
aventure qu’on nomme la révolution des Zëlotes, et
qui pendant sept pleines années remplit la ville
macédonienne d’agitation et de sang, n’est que l’as-
pect le plus curieux et le plus pittoresque. Par là,
bien que sous une autre forme, la grande aristo-
cratie terrienne fut encore une fois un élément de
dissolution pour l’empire, et ce n’est pas assuré-
ment la chose la moins curieuse ni la moins inatten-
due de l’histoire de Byzance, que la place que tint,
dans cette monarchie d’apparence absolue, la
féodalité.
 
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