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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0222
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byzaWe

pire. Les causes qui préparaient sa décadence ne
firent que s’accroître au cours des siècles. D’une part,
la conquête turque enleva à Byzance, dès la fin du
xie siècle, quelques-unes de ses plus riches provinces,
en particulier la plus grande partie de cette Asie
Mineure, qui était la force de la monarchie; et dans
les territoires que conservèrent les empereurs, la
guerre, les perpétuelles incursions des Ottomans,
des Serbes, des Bulgares — sans parler des ravages
de l’armée byzantine elle-même — entretinrent un
état permanent d’insécurité et de misère : à ce point
qu’au commencement du xive siècle, Constantinople
était réduite pour vivre à compter sur les arrivages
de blé et de poisson de la mer Noire, les fertiles
plaines de Thrace et de Macédoine ayant été complè-
tement ravagées parles Catalans et les Turcs. D’autre
part les mesures que le gouvernement avait prises
pour empêcher les progrès de la grande propriété et
les usurpations des puissants tombaient de plus en
plus en oubli : au milieu du xive siècle, elles n’étaient
qu’une vieillerie, dont nul ne prenait plus souci. Le
paysan libre avait disparu en même temps que la
petite propriété libre : la condition agricole la plus
habituelle entre le xm' et le xv8 siècle était celle de
îroîpoixoi, cultivateurs attachés à la terre du maître et
ayant à acquitter envers lui de nombreuses rede-
vances et prestations.
Dans les derniers temps de l’empire byzantin, les
communautés de paysans libres apparaissent de plus
en plus comme une rareté. Une grande partie des
terres appartient à l’empereur ou au fisc, qui exploi-
tent ces domaines par leurs îripotxoc ou les afferment
moyennant une redevance. Les églises et les cou-
vents possèdent également de très nombreuses pro-
priétés, qui sont mises en valeur par les moines et
par leurs napoixot; et si, en principe, ces terres doivent
à l’Etat l’impôt foncier, en fait elles en étaient sou-
 
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