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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0235
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LA DÉCADENCE ÉCONOMIQUE

225

Tonne ou abandonnait un territoire en échange de
quelques milliers de ducats. Le basileus devenait la
proie des usuriers et, chose étrangement humiliante,
il était, au cours d’un voyage en Occident, arrêté
pour dettes à Venise, et on l’y retenait aussi long-
temps qu’il n’aurait pas remboursé ses créanciers.
Quand on se rappelle quel très grand personnage
était jadis l’empereur de Byzance, on sent toute la
détresse qu’atteste cette lamentable histoire.
Tout montrait la même misère. En 1423, l’empire
en était à ce point qu’il vendait pour 50.000 ducats
aux Vénitiens Thessalonique, la seconde ville de la
monarchie. Au commencement du xve siècle, à Cons-
tantinople, le plus beau quartier de la ville était en
ruines; et, pour l’entretien même de Sainte-Sophie,
on ne trouvait pas toujours l’argent nécessaire.
Déchue de son ancienne splendeur, fort dépeuplée
— « on y trouve, dit un voyageur du xve siècle, beau-
coup plus de vide que de plein », — la capitale
byzantine mourante semblait porter le deuil de la
monarchie ruinée; et si elle continuait encore à faire
figure dans le monde, à attirer en foule les voyageurs
et les commerçants, d’autres que ses habitants pro-
fitaient de la situation merveilleuse qu’elle occupait
et tiraient avantage de ce qui longtemps avait fait sa
richesse.
 
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