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Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

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https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0270
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BYZANCE

les élégances, le foyer d’un mouvement de pensée et
d’art également remarquables. Par l’incontestable
supériorité de sa civilisation, elle devait, sur le
monde oriental comme sur le monde occidental,
exercer une longue et profonde influence : et c’est
par là surtout que Byzance a laissé sa trace dans
l’histoire et rendu à l’humanité des services signalés.
On verra tout à l’heure ce que furent cette influence
et ces services. Auparavant il faut définir les carac-
tères essentiels de cette civilisation byzantine et ana-
lyser les formes diverses qu’elle a revêtues.

f
La tradition classique. — Nulle part, dans le
monde du moyen âge, la tradition antique ne s’est
conservée plus complètement qu’à Byzance, nulle
part ne s’est mieux maintenu le contact direct avec
l’hellénisme. Politiquement l’empire byzantin pouvait
bien se réclamer de Rome et s’en proclamer l’héritier ;
intellectuellement il plongeait par toutes ses racines
dans le sol fécond de la Grèce antique. Il réunissait
sous son autorité toutes les capitales glorieuses de
l’hellénisme, Athènes, Alexandrie, Antioche ; et
Byzance elle-même, sa capitale nouvelle, était essen-
tiellement une cité grecque. Les populations de la
monarchie étaient pour la plus grande partie de race
grecque, ou tout au moins hellénisée ; la majorité
d’entre elles parlaient le grec ; et ainsi elles avaient
à la fois une intelligence plus facile et un goût plus
vif des chefs-d’œuvre de la littérature antique. Dans
le reste de l’Europe du moyen âge, le grec était une
langue étrangère, difficile à apprendre, et que les
esprits les plus éminents même restèrent longtemps
incapables de comprendre. A Byzance, le grec était
la langue nationale : et cela seul suffit à donner à la
 
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