LA CIVILISATION BYZANTINS
285
n’avait point connues. De même que la littérature de
l’époque, l’art de ce second âge d’or est tout dominé
par les influences de la tradition antique et profane
retrouvée. Byzance revient aux conceptions hellénis-
tiques, aux ordonnances simplifiées et sobres, aux
attitudes sculpturales; et cet art savant a laissé,
dans les chefs-d’œuvre de son architecture comme
dans les mosaïques qui décorent ses églises, dans les
miniatures qui ornent les manuscrits du temps
comme dans les ivoires délicatement ouvragés et les
émaux aux couleurs chatoyantes, des merveilles
d’élégance rare et de luxe raffiné. Sans doute, sous
l’influence de la théologie, cet art a pris souvent une
forme abstraite et symbolique ; il a sacrifié beaucoup
à la tenue, à la discipline, au respect de la tradition,
qui a fixé les règles de son iconographie. Cependant
il n’a pas renoncé à tout effort créateur. On y trouve
une recherche du pittoresque, du mouvement, de
l’expression, une observation aiguë, souvent réaliste,
de la vie, une incessante volonté de se renouveler;
on y observe surtout un goût et un sentiment de la
couleur, qui sont une des nouveautés les plus carac-
téristiques de cette période. Et ainsi s’annonce déjà
l’évolution qui acheminera cet art vers des voies nou-
velles, vers une seconde renaissance, celle du .xiv* et
du xve siècles, la plus brillante peut-être qu’ait connue
l’art byzantin.
Les mosaïques de Kahrié-djami, les fresques de
Mistra, les églises de l’Athos, de la Macédoine, de la
Serbie, delà Russie, attestent le merveilleux épanouis-
sement qui marque l’époque des Paléologues. De nou-
veau l’art byzantin se transforme : revenant à ses
sources les plus anciennes, à cette tradition alexan-
drine en particulier que remettaient en honneur les
humanistes du temps, il perd son caractère abstrait ;
H se fait vivant, pittoresque, dramatique, ému et char-
mant; son iconographie s’enrichit et se renouvelle,
13
285
n’avait point connues. De même que la littérature de
l’époque, l’art de ce second âge d’or est tout dominé
par les influences de la tradition antique et profane
retrouvée. Byzance revient aux conceptions hellénis-
tiques, aux ordonnances simplifiées et sobres, aux
attitudes sculpturales; et cet art savant a laissé,
dans les chefs-d’œuvre de son architecture comme
dans les mosaïques qui décorent ses églises, dans les
miniatures qui ornent les manuscrits du temps
comme dans les ivoires délicatement ouvragés et les
émaux aux couleurs chatoyantes, des merveilles
d’élégance rare et de luxe raffiné. Sans doute, sous
l’influence de la théologie, cet art a pris souvent une
forme abstraite et symbolique ; il a sacrifié beaucoup
à la tenue, à la discipline, au respect de la tradition,
qui a fixé les règles de son iconographie. Cependant
il n’a pas renoncé à tout effort créateur. On y trouve
une recherche du pittoresque, du mouvement, de
l’expression, une observation aiguë, souvent réaliste,
de la vie, une incessante volonté de se renouveler;
on y observe surtout un goût et un sentiment de la
couleur, qui sont une des nouveautés les plus carac-
téristiques de cette période. Et ainsi s’annonce déjà
l’évolution qui acheminera cet art vers des voies nou-
velles, vers une seconde renaissance, celle du .xiv* et
du xve siècles, la plus brillante peut-être qu’ait connue
l’art byzantin.
Les mosaïques de Kahrié-djami, les fresques de
Mistra, les églises de l’Athos, de la Macédoine, de la
Serbie, delà Russie, attestent le merveilleux épanouis-
sement qui marque l’époque des Paléologues. De nou-
veau l’art byzantin se transforme : revenant à ses
sources les plus anciennes, à cette tradition alexan-
drine en particulier que remettaient en honneur les
humanistes du temps, il perd son caractère abstrait ;
H se fait vivant, pittoresque, dramatique, ému et char-
mant; son iconographie s’enrichit et se renouvelle,
13