Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Diehl, Charles
Byzance: grandeur et décadence — Paris, 1920

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.42859#0330
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
320

BYZANCE

était un modèle bien fait pour plaire à l’absolutisme
de tous les souverains. Dès la fin du xe siècle,
l’empereur Otton III, le fils de la Grecque Théophano,
se plaisait, dans son palais de l’Aventin, à ressusciter
autour de lui tout le cérémonial de Byzance, à distri-
buer aux grands dignitaires de sa cour les titres
sonores empruntés à la hiérarchie du Palais-Sacré,
à revêtir le somptueux costume des basileis, et à se
faire, comme eux, adorer à l’égal d’un Dieu. Et il se
flattait ainsi, comme le déclare la légende inscrite
sur son sceau, d’avoir fait revivre l’empire romain.
Ce n’étaient là que les rêves magnifiques d’un jeune
prince mystique et épris de grandeur. Byzance devait
apporter un fondement plus solide aux théories sur
lesquelles pouvait se fonder la royauté absolue.
De bonne heure, la connaissance du droit justinien
passa en Italie : au milieu du xie siècle, les écoles de
droit de Rome, de Ravenne, de Bologne, étaient pros-
pères, et les Institutes aussi bien que le Digeste y
étaient connus. Mais lorsque, vers la fin du xie siècle,
Irnérius introduisit à Bologne une méthode nouvelle,
lorsqu’il entreprit, au lieu de la déformer comme fai-
saient ses prédécesseurs, d'étudier dans toute sa
pureté originale la législation de Justinien, lorsque
dans ses gloses il s’appliqua à en déduire les rigou-
reuses conséquences, l’Ecole de Bologne en prit vite une
prodigieuse importance. Frédéric Barberousse, dans
une constitution célèbre (1158), marqua sa bienveil-
lance aux juristes bolonais, parce que, dans leur ensei-
gnement, il trouvait le meilleur point d’appui pour les
revendications dû droit impérial. A la fin du xne siè-
cle, les étudiants affluaient par milliers à Bologne de
tous les pays de l’Occident, et les glossateurs fameux
du xnie siècle, Accurse, Odofredus, Rolandino de
Romanzi, dont les curieux tombeaux s’élèvent encore
aujourd’hui à Bologne, en face de l’église de Saint-
François, donnaient à l’Ecole une réputation univer-
 
Annotationen