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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: Arts industriels de l'antiquité et du Moyen Âge, [1]: les mosaïques
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0086

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82 GAZETTE I) ES BEAUX-ART S.

grande place dans l'antiquité romaine, surtout sous les empereurs et pen-
dant tout le moyen âge, en Italie et à Byzance.

Les mosaïstes ayant toujours cherché à se rapprocher des peintres
et même à les suppléer, l'étude cle la mosaïque est nécessaire à qui-
conque veut connaître l'histoire de l'art à ces époques anciennes; elle est
indispensable surtout pour les périodes obscures qui s'étendent depuis la
chute de l'empire romain jusqu'au xive siècle; mais par une sorte de com-
pensation, c'est précisément pour ces périodes qu'elle peut nous donner
les renseignements les plus précis. La mosaïque, en effet, semble avoir
changé de rôle avec le triomphe de la religion chrétienne. Quittant le
pavé des édifices pour en revêtir les murs, la mosaïque qui avait été
parfois et par occasion un tableau, devint nécessairement une repré-
sentation dessinée et coloriée de l'histoire et des symboles de la reli-
gion. De plus, comme les historiens ecclésiastiques ont enregistré avec
soin la date des mosaïques dont les empereurs, les papes, les princes et
les évêques ont orné les églises de l'Italie et de la Grèce, comme à Rome
surtout, des inscriptions et parfois les effigies des donateurs accompagnent
les mosaïques, nous possédons des bases certaines pour comparer ces
monuments entre eux, et avec les représentations peintes contemporaines,
telles que celles des Catacombes et des miniatures des manuscrits.

Rapprochant enfin toutes ces images de « plate peinture, » des reliefs
sculptés sur les sarcophages, on peut espérer d'asseoir une opinion très-
probable sur les alternatives d'éclat et de décadence des beaux-arts en
Italie pendant les époques les plus inconnues du moyen âge, sur les diffé-
rentes influences qui s'y sont combattues, et sur le développement de
certains types devenus traditionnels.

<( Les courants divers de l'art n'ont toute leur pureté que près de leurs
sources, » dit excellemment et avec une grande raison M. H. Barbet de
Jouy; mais nous ne serons plus d'accord avec lui lorsqu'il ajoute : « le
type chrétien plus qu'aucun autre, et son expression la plus délicate, pro-
duit de l'union de la forme antique et des sentiments purs du christia-
nisme, a été promptement altéré. » Nous croyons que ce type chrétien a
été en s'améliorant et en se perfectionnant à mesure qu'il s'est éloigné de
ses origines, car il est le produit, non d'une tradition fondée sur des don-
d'art et d'origines, dans une matière qui sollicite sans cesse la critique à s'}" lancer,
dût-elle s'y égarer.

Ces questions peuvent revenir à propos des mosaïques de Milan, de Venise, de
Florence, de Ravenne et de Palerme, dont M. II. Barbet de Jouy prépare la publica-
tion, et nous sommes persuadé qu'il ne les laissera pas sans solution.
 
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