DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Darcel, Alfred: Arts industriels de l'antiquité et du Moyen Âge, [1]: les mosaïques
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0092
G VZETJ K DES l'.KM \ \ll I S.
Vu \ siècle, Sidoine Apollinaire (£30-489) vante les mosaïque» qui
décorenl les murs et les pavés de L'église de Narbonne. Théodore, au
commencement du siècle suivant, avait couvert le sol du baptistère de
Sainte-Marie-in-Gosmedin, de Ravenne, d'une mosaïque, prpbablemenl
circulaire, représentant le baptême du Christ, entouré des douze apôtres.
Par suite de la tradition antique, le Jourdain était personnifié par un
homme, comme dans presque tous les monuments antérieurs au \e siècle.
Pour trouver des textes contemporains d'un pavé en mosaïque, les
seuls auxquels on puisse reconnaître une valeur historique, il nous faut des-
cendre jusqu'au milieu du i\e siècle, en 855, où l'anonyme de Salerne
parle d'un pavage « composé de petites pierres de couleurs variées »
étendu sur le sol de l'église de Salerne. Enfin au xil siècle, nous avons
cet abbé du Mont-Cassin, dont nous parlerons plus bas, qui fait venir de
Gonstantinople des mosaïstes pour les murs et le pavé de son église.
Nous ajouterons, en terminant ce qui concerne ce genre de travail
appliqué au pavage des édifices, que la pratique s'en est prolongée au
delà de la civilisation romaine, au moins jusqu'au xine siècle en Italie. La
cathédrale d'Aoste conserve encore dans son chœur et dans son sanctuaire
deux mosaïques. La plus ancienne, incomplète et barbare, représente
deux des fleuves du paradis, et des animaux chimériques; l'autre, un peu
postérieure, reproduit ce sujet si cher au moyen âge : les douze mois de
l'année faisant leur rotation, occupés de leurs travaux ordinaires, autour
de l'Année qui tient le soleil de la droite, et la lune de la gauche
L'église de Reims, bâtie en 1090, offrait une mosaïque représentant
les prophètes. On voit encore à Saint-Orner un fragment de mosaïque
représentant le roi Louis VI (1100-1/137), et celle de Saint-Philibert de
Tournus était décorée des signes du zodiaque. A Saint-Irénée de Lyon, il
existe peut-être encore les deux signes du zodiaque qu'on y voyait na-
guère... mais en France, à partir du xne siècle probablement, ce sont les
dalles gravées qui remplacent la mosaïque.
Toutefois, les exemples de pavés en mosaïques faites de petits cubes
de marbre ou de pierres dures (opus lesselJatum, opus vermiculatum) sont
excessivement rares, au moyen âge, un autre mode de pavement s'étant
introduit et développé dès le me siècle de notre ère. Cette façon de pavage
appelée opus alexandrinum, du nom d'Alexandre Sévère, son inventeur, est
ainsi défini par Lampridius, qui dit en parlant de cet empereur : « 11
inventa l'œuvre alexandrin, composé de deux marbres, le porphyre et le
t. Ed. Aubert, Mosaïques de la cathédiale d'Aoste, avec 1 planches. « Annales
archéologiques » de Didron. T. xvne. 1857.
Vu \ siècle, Sidoine Apollinaire (£30-489) vante les mosaïque» qui
décorenl les murs et les pavés de L'église de Narbonne. Théodore, au
commencement du siècle suivant, avait couvert le sol du baptistère de
Sainte-Marie-in-Gosmedin, de Ravenne, d'une mosaïque, prpbablemenl
circulaire, représentant le baptême du Christ, entouré des douze apôtres.
Par suite de la tradition antique, le Jourdain était personnifié par un
homme, comme dans presque tous les monuments antérieurs au \e siècle.
Pour trouver des textes contemporains d'un pavé en mosaïque, les
seuls auxquels on puisse reconnaître une valeur historique, il nous faut des-
cendre jusqu'au milieu du i\e siècle, en 855, où l'anonyme de Salerne
parle d'un pavage « composé de petites pierres de couleurs variées »
étendu sur le sol de l'église de Salerne. Enfin au xil siècle, nous avons
cet abbé du Mont-Cassin, dont nous parlerons plus bas, qui fait venir de
Gonstantinople des mosaïstes pour les murs et le pavé de son église.
Nous ajouterons, en terminant ce qui concerne ce genre de travail
appliqué au pavage des édifices, que la pratique s'en est prolongée au
delà de la civilisation romaine, au moins jusqu'au xine siècle en Italie. La
cathédrale d'Aoste conserve encore dans son chœur et dans son sanctuaire
deux mosaïques. La plus ancienne, incomplète et barbare, représente
deux des fleuves du paradis, et des animaux chimériques; l'autre, un peu
postérieure, reproduit ce sujet si cher au moyen âge : les douze mois de
l'année faisant leur rotation, occupés de leurs travaux ordinaires, autour
de l'Année qui tient le soleil de la droite, et la lune de la gauche
L'église de Reims, bâtie en 1090, offrait une mosaïque représentant
les prophètes. On voit encore à Saint-Orner un fragment de mosaïque
représentant le roi Louis VI (1100-1/137), et celle de Saint-Philibert de
Tournus était décorée des signes du zodiaque. A Saint-Irénée de Lyon, il
existe peut-être encore les deux signes du zodiaque qu'on y voyait na-
guère... mais en France, à partir du xne siècle probablement, ce sont les
dalles gravées qui remplacent la mosaïque.
Toutefois, les exemples de pavés en mosaïques faites de petits cubes
de marbre ou de pierres dures (opus lesselJatum, opus vermiculatum) sont
excessivement rares, au moyen âge, un autre mode de pavement s'étant
introduit et développé dès le me siècle de notre ère. Cette façon de pavage
appelée opus alexandrinum, du nom d'Alexandre Sévère, son inventeur, est
ainsi défini par Lampridius, qui dit en parlant de cet empereur : « 11
inventa l'œuvre alexandrin, composé de deux marbres, le porphyre et le
t. Ed. Aubert, Mosaïques de la cathédiale d'Aoste, avec 1 planches. « Annales
archéologiques » de Didron. T. xvne. 1857.