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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 2
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Darcel, Alfred: Arts industriels de l'antiquité et du Moyen Âge, [1]: les mosaïques
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0093

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G \X E TT E DES BEAI \-AKTS. 80

vert et il orna son palais de cette façon '. » Mais cette explication est peu
précise, comme toutes celles que nous a laissées l'antiquité, au grand
contentement des commentateurs qui sans cela n'auraient rien à dire;
aussi croyons-nous nécessaire d'entrer dans un peu plus de détails.

Le genre de pavage ou de revêtement auquel la tradition a conservé
le nom (Vojms alexandrinum, se compose de dessins géométriques formés
de plaques régulières de marbres divers, entourés de bordures en mo-
saïque formant comme des galons. Ces galons affectent eux-mêmes des
formes géométriques dans leur ornementation.

La basilique de Saint-Alexandre découverte récemment à quelques
nulles de Rome présente encore les fragments d'un pavage en ovvs
alexandrinum, qui appartient aux premiers siècles et rappelle la défi-
nition de Lampridius, étant formée, suivant M. Ch. Lenormant, de qui
nous tenons le fait, de deux espèces de marbres seulement. Mais une
plus grande variété de matières a été employée dans les temps posté-
rieurs, car nous trouvons que le marbre blanc, le jaune et le rouge
antiques viennent se joindre au serpentin et au porphyre dans les pa-
vages, avec addition, surtout aux revêtements, de verres colorés dans la
pâte et dorés à la surface.

L'épanouissement de ce genre de travail semble s'être fait aux xir et
xme siècles, en Italie et en Sicile. C'est à ces siècles qu'appartiennent, en
effet, les beaux pavages des églises siculo-normandes, les ambons des
basiliques romaines et le cloître de Saint-Paul-hors-les-Murs, auxquels
nous empruntons les exemples qui accompagnent cet article.

Les artistes italiens durent porter en Angleterre leur industrie au
xine siècle, car c'est Yopus alexandrinum qui décore la tombe d'Edouard
le Confesseur, élevée à Westminster par Henri HT. En France, nous n'en
connaissons qu'un spécimen fort incomplet dans l'église de l'abbaye de
Conques, bâtie à la fin du xn° siècle dans les montagnes du Rouergue.
Ce sont des plaques de porphyre et de serpentin incrustées dans des
Halles de pierre blanche.

ALFRED D ARC EL.

[La suite au prochain numéro.)

1- Alexandrinum opus marmoris de duo-bus marmoribus, hoc est de porphyre! ieo
et Lacedemonio, primus instituit, Palatio exornato hoc génère marmorandi. (Lexicon
OEgidi Forcellini. )
 
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