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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Les mandarins à Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0101

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS. 97

moyen âge en France, c'est-à-dire nos grands monuments des Glunisiens et
des Cisterciens, nos vieilles cathédrales des xne et xiiic siècles, bâties par
l'école laïque, nos admirables châteaux tels que Goucy, Loches, Château-
Chinon, Pierrefonds et tant d'autres. Il est vrai que la conclusion du
paragraphe est bien timide ; autant valait ne rien dire. « D'après certaines
parties originelles cle Saint-Michel (de Pavie), l'auteur croit être autorisé
à conclure que l'art du moyen âge doit à l'architecture lombarde quelques-
uns de ses éléments les plus caractéristiques. » Desinit in piscem. Pour-
quoi cette confusion, cette incertitude? L'art du moyen âge subit bon
nombre de transformations. Est-ce celui dont a parlé le rapport en com-
mençant? est-ce l'art ogival? est-ce l'art roman? est-ce le roman des pro-
vinces de l'Ouest, roman byzantin ? est-ce le roman normand, ou celui cle
l'Ile-de-France, ou Je roman pseudo-antique de Provence, de la Haute-
xMarne et de la Saône?

Je passe les treizième, quatorzième et quinzième paragraphes qui
n'ont pas trait à la question qui nous occupe et j'arrive au dernier.

a L'exemple de l'éminent professeur cle l'École polytechnique aura,
« nous l'espérons, ce résultat désirable, que ses jeunes auditeurs ne croi-
« ront plus que la science déroge et s'abaisse en s'occupant de l'art, et
« que les jeunes architectes reconnaîtront qu'à notre époque surtout, l'art
a doit quelquefois s'appuyer sur la science. » Gomment trouvez-vous ce
quelquefois, à propos de l'art de l'architecture? Je voudrais bien voir un
édifice qui aurait été élevé sans que l'architecte se fût appuyé sur la
science; ce serait curieux, surtout si l'édifice pouvait demeurer un quart
d'heure debout.

Maintenant vous désirez peut-être savoir pourquoi les mandarins ne
veulent pas que nous ayons possédé une architecture française, ce qui du
reste ne peut en aucune façon nuire aux autres architectures et encore
moins empêcher de les étudier. Ge secret, je vous le confie tout bas, lec-
teurs : c'est qu'il y a une architecture mandarine, et les mandarins à
bouton de cristal n'en admettent pas d'autre.

Pour finir cette trop longue épître, je dirai que si la section d'archi-
tecture à l'Académie s'est servi de l'ouvrage publié par notre ami et
confrère M. Reynaud, pour nous battre de nouveau en brèche après douze
années de silence, nous reconnaissons comme elle que cet ouvrage est
plein de recherches, de savoir, d'appréciations élevées. Nous aurons
l'occasion cle l'examiner bientôt et d'en faire connaître le principal mérite.

e, viollet-le-duc.
 
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