Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (1.1859)

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

— Les sommes recueillies, durant l'année 1858, pour l'achèvement de la cathédrale
de Cologne, s'élèvent au total de 34.437 thalers et 8 silbergroschen.

— Une exposition d'oeuvres d'artistes vivants s'ouvrira à La Haye, le 28 mai pro-
chain, et durera jusqu'au 4 juillet. La commission de l'exposition invite les artistes de
tous les pays à lui adresser leurs ouvrages (à La Haye, Princesse-Grâcht), avant
le 7 mai. Les frais de transport, au retour seulement, seront à la charge des exposants.

— Le 18 décembre 1858, a été ouvert, avec beaucoup de solennité, le nouveau
musée de la ville de Leipzig, construit sur les plans de l'architecte Lange de Munich.
On vante l'heureuse situation de cet édifice, sa bonne disposition intérieure, et l'excel-
lent éclairage qui permet de jouir complètement de la vue des objets d'art qui y sont
exposés. C'est à la générosité de l'un de ses citoyens que Leipzig doit de posséder un
musée. M. Henri Schletter, mort à la fin de 1853, a légué à sa ville natale une maison qu'il
v possédait et sa collection d'oeuvres d'art, à la condition que cette collection serait placée,
dans un délai de cinq ans, dans un local convenable. Leipzig possédait déjà, grâce à la
munificence de quelques-uns de ses habitants, une réunion assez importante d'œuvres
d'art anciennes et modernes. La galerie de M. Schletter se composait principalement
d'ouvrages de peintres contemporains, de France, de Belgique et de Suisse.

La Société des Beaux-Arts de Leipzig a décidé qu'une somme de 1,000 thalers serait
consacrée par elle à l'achat de reproductions en plâtre des principales œuvres de la
sculpture moderne, qui seront placées dans ce nouveau musée.

— La ville d'Anvers a résolu de relever de ses ruines sa Bourse, si malheureuse-
ment détruite par un incendie dans le courant de l'année dernière. On ne répare jamais
entièrement la perte d'un monument historique, mais on le remplace quelquefois. Le
commerce d'Anvers ne veut rien épargner, dit-on, pour que sa nouvelle Bourse soit
digne de l'ancienne.

Deux artistes de cette ville, MM. Swerts et Guffens, doivent peindre à fresque sur
les murailles, des compositions dont les sujets seront empruntés à l'histoire de la
cité.

Au moment où l'on commence au Palais de l'Industrie les travaux pour approprier
les salles à la prochaine exposition des artistes vivants, nous croyons utile d'appeler
l'attention de l'administration sur un perfectionnement à apporter dans la rédaction du
livret. Ce serait simplement de faire suivre la désignation de chaque tableau, de ses
mesures en hauteur et largeur. On fournirait ainsi aux amateurs un moyen sûr de suivre
dans l'avenir les diverses fortunes d'un tableau, et à l'administration la facilité de se
reconnaître dans le classement préparatoire, qui exige toujours tant de tâtonnements.

A une époque où l'on traite parfois la peinture historique et religieuse dans les pro-
portions les plus exiguës, le titre du sujet ne suflit pas toujours pour guider le prome-
neur dans la recherche d'un tableau.

Rien n'est plus facile, dans la pratique, que d'obtenir de l'artiste lui-même ce
renseignement, qu'il était d'usage autrefois de joindre à la mention du sujet.

Le Rédacteur eu chef : CHARLES BLANC.

PARIS. — IMPKIMFniE DE I. CLAYE , Il CE SA INT-BENUÎT, 7.