DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Jacquemart, Albert; Le Blant, Edmond: La porcelaine de Chine, [2]: décor des vases
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0210
LA PORCELAINE DE CHINE
DÉCOR DES VASES
II
FAMILLE VERTE
Les porcelaines de cette famille ne se reconnaissent pas seulement à
l'abondance du vert de cuivre jeté dans leur décoration ; un style à part,
sérieux, grandiose, fait pressentir une destination spéciale, et nous ne
croyons rien hasarder en avançant que la plupart des vases verts à
figures sont consacrés au culte public ou privé. En effet, les scènes
civiles y sont rares, tandis que les sujets religieux, très-fréquents, y af-
fectent deux formes particulières correspondant aux idées des sectes do-
minantes de la Chine.
Les Tao-sse, disciples du philosophe Lao-Tseu, croient à la magie,
cultivent les sciences occultes, se livrent aux évocations, aux enchante-
ments, et recherchent avec ardeur le breuvage d'immortalité. Ils nous
montreront donc plus souvent le ciel que la terre; leurs personnages,
nimbés, entourés de flammes fulgurantes, concourront à des actes surna-
turels; s'ils combattent, les éléments fourniront les armes, et, comme
dans les récits homériques, les vaincus succomberont engloutis sous des
amas de nuages, entraînés par des flots tumultueux, écrasés sous les feux
du tonnerre. Lorsque le peintre Tao-sse, abandonnant les hautes régions
pour s'occuper de la terre, emprunte à l'ancienne histoire quelque épisode
digne d'être offert en exemple aux âges à venir, là encore l'intervention
céleste se fait sentir : des dieux apparaissent dans les nues prêts à do-
miner les événements et à faire pencher la balance du sort en faveur de
leurs élus.
Les sectateurs de Fo, maintenus par Confucius dans le sentier de la
philosophie pure , seront bien autrement réservés dans leurs figurations.
Sans discuter sur la nature ni sur le rôle de la divinité, ils se bornent à
lui rendre hommage selon les rites anciens; Je respect de la tradition leur
DÉCOR DES VASES
II
FAMILLE VERTE
Les porcelaines de cette famille ne se reconnaissent pas seulement à
l'abondance du vert de cuivre jeté dans leur décoration ; un style à part,
sérieux, grandiose, fait pressentir une destination spéciale, et nous ne
croyons rien hasarder en avançant que la plupart des vases verts à
figures sont consacrés au culte public ou privé. En effet, les scènes
civiles y sont rares, tandis que les sujets religieux, très-fréquents, y af-
fectent deux formes particulières correspondant aux idées des sectes do-
minantes de la Chine.
Les Tao-sse, disciples du philosophe Lao-Tseu, croient à la magie,
cultivent les sciences occultes, se livrent aux évocations, aux enchante-
ments, et recherchent avec ardeur le breuvage d'immortalité. Ils nous
montreront donc plus souvent le ciel que la terre; leurs personnages,
nimbés, entourés de flammes fulgurantes, concourront à des actes surna-
turels; s'ils combattent, les éléments fourniront les armes, et, comme
dans les récits homériques, les vaincus succomberont engloutis sous des
amas de nuages, entraînés par des flots tumultueux, écrasés sous les feux
du tonnerre. Lorsque le peintre Tao-sse, abandonnant les hautes régions
pour s'occuper de la terre, emprunte à l'ancienne histoire quelque épisode
digne d'être offert en exemple aux âges à venir, là encore l'intervention
céleste se fait sentir : des dieux apparaissent dans les nues prêts à do-
miner les événements et à faire pencher la balance du sort en faveur de
leurs élus.
Les sectateurs de Fo, maintenus par Confucius dans le sentier de la
philosophie pure , seront bien autrement réservés dans leurs figurations.
Sans discuter sur la nature ni sur le rôle de la divinité, ils se bornent à
lui rendre hommage selon les rites anciens; Je respect de la tradition leur