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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 6
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Burty, Philippe: Un nielle non décrit
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0344

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS. 3Z|1

En 1858, M. Ch. de Langalerie, actuellement conservateur adjoint au
musée d'Orléans, fit tirer à quelques exemplaires une « Notice sur l'art
de nieller et sur la découverte de quelques empreintes de nielles, du
xve siècle, » qu'il avait rédigée pour la Société archéologique du Loiret,
en l'accompagnant de la reproduction photographique du nielle que nous
donnons aujourd'hui, et dont il a bien voulu nous confier le précieux
original. Nous ne pouvons mieux faire que de citer ici la description que
ce savant amateur a écrite lui-même de son trésor, si fidèlement rendu
par le burin de M. Gaucherel.

« Sous une épaisse guirlande de feuillage, suspendue aux angles du
plafond par des liens flottants, un homme et une femme debout et presque
nus, semblent s'approcher l'un de l'autre. L'homme jeune, la tête chargée
d'une couronne de laurier tressé, tenant de la main gauche une corne
d'abondance renversée, et de la droite s'appuyant sur un bâton de ber-
ger que recouvre en partie une peau de lion passée autour du même bras,
est placé à droite, presque de face, tournant la tête du côté d'une femme
qui est à gauche, et qui n'a pour tout vêtement qu'un grand voile ne cou-
vrant absolument que la partie du corps qui est opposée à celle qu'em-
brasse le regard, et retenu sur sa tête par un bandeau au-dessous duquel
s'échappe sa chevelure. Sa main droite semble retenir, à la hauteur de
la ceinture, ce voile qui tombe négligemment jusqu'à terre, tandis que du
bras gauche, appuyé sur la hanche et caché par les plis du même voile,
elle tient une cithare ou lyre à trois cordes dont le haut est surmonté
d'une sorte de couronne qui s'élève entre les têtes des deux personnages.
La femme, dans une pose pleine de morbidesse, paraît s'abandonner, en
tournant légèrement la tête du côté opposé à l'homme, à des pensées
aimables.

(( Le fond du sujet est complètement noir. La terrasse est blanche,
si ce n'est que les ondulations du terrain se trouvent indiquées.

u La forme de l'ensemble est un quadrilatère, hauteur 60 millimètres,
largeur 30 millimètres. L'encre de ce nielle est bleuâtre, et paraît avoir
été légèrement altérée dans quelques parties. »

M. de Langalerie nous permettra de discuter son attribution : il donne
ce nielle à Peregrini. Les nielles de Peregrini en général portent son mo-
nogramme, un P dont le jambage est coupé par un trait, ou même ces
mots : — DE . OPUS . PEREGRINI . CES . ; les silhouettes des académies
de ce maître sont généralement moins simples. Dans celui que nous repro-
duisons, la figure d'homme rappelle un instant Mantegna, ainsi que la
disposition de la guirlande. Mais le mouvement qui fait abonder la hanche
de la femme et la flexion de son cou, la grâce forte de l'ensemble et sur-
 
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