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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 6
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Saglio, Edmond: Le sculpteur Hubac
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0354

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

osent entreprendre de réparer on de rajeunir les chefs-d'œuvre que l'ad-
miration universelle a consacrés. « Je suis bien flatté, dit-il dans cette
lettre, de l'opinion que le conseil municipal et le préfet ont de moi, en
daignant confier à mes débiles mains ce travail délicat. Mon respect pour
cet admirable ouvrage ne me permet de promettre d'y porter la main
qu'en me bornant à l'unique office de joindre, le mieux qu'il me sera
possible, avec du stuc, tous les morceaux qui manquent, de remplir tous
les vides... Tel est l'état regrettable de ce chef-d'œuvre de Puget, que
le bronze devrait garantir de la courte durée que lui réserve la matière
molle dont il est formé; j'ai souvent désiré qu'on le fit mouler par un bon
ouvrier de ce genre, afin d'en conserver une fidèle empreinte qui pour-
rait servir un jour à le jeter en matière immortelle. » Le dernier mot est
beau, et digne d'un homme qui était fait lui-même pour mettre en œuvre
des matières moins périssables que le bois et l'argile.

Hubac, après s'être acquitté de la tâche pieuse qu'il avait acceptée,
restaura avec la même religion le bas-relief en marbre, représentant
l'agonie de la Vierge, qui orne le maître-autel de la cathédrale de Sainte-
Marie à Toulon, chef-d'œuvre de Yerdiguier, horriblement mutilé en 1793.

Il semble que ce commerce intime, cette collaboration avec les maîtres
qu'il admirait si profondément, et la haute opinion qu'avaient conçue de
lui des hommes dont il estimait le jugement, devaient enfin lui inspirer
plus de confiance en lui-même. En 1828 il reçut du gouvernement la
commande d'un beau travail qui eût sans doute assuré sa renommée. Sur
la proposition du baron Tupinier, directeur général du génie maritime, il
fut chargé d'exécuter, en marbre, pour le musée Dauphin à Paris, les sta-
tues de douze de nos plus célèbres hommes de mer. Il eut à peine le
temps d'en ébaucher quatre, celles de Duguay-Trouin, de Jean-Bart, de
Tourville et de Ganteaume.'Frappé^tout à coup d'une paralysie des mem-
bres inférieurs, il ne quitta plus le lit pendant les deux dernières années
de sa vie. Cependant ses mains étaient restées libres. Il les occupait encore
à modeler une statuette de Psyché, qu'il se proposait de sculpter en marbre
et qu'il voulait offrir en souvenir à sa ville natale. Cette dernière conso-
lation lui fut refusée. La paralysie l'envahit bientôt tout entier. Il expira
enfin le 7 mars 1830, à l'âge de cinquante-trois ans.

e. s v <; uo.
 
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