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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 1.1859

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Nr. 6
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Mouvement des arts et de la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.16986#0386

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

383

NOUVELLES D'ITALIE

Parmi les monuments de notre ville qui attirent plus particulièrement l'attention, on
doit citer Santa Maria Novella, œuvre immense d'Arnolfo, de Giotto et de Brunel-
lesco, et Santa Croce, notre panthéon chrétien. Les façades de ces deux édifices, vous
le savez, n'ont jamais été terminées; depuis longtemps les architectes ont fait et publié
un grand nombre de projets, mais qui n'ont abouti qu'à exciter des jalousies et des po-
lémiques ; enfin l'idée, fort heureusement, va devenir un fait, au moins en ce qui touche
Santa Croce. Il a été institué un comité de notables citoyens chargés de recueillir les
offrandes volontaires, qui ont déjà produit une somme assez forte pour permettre de
confier les travaux au cavalier Matas, dont le projet a été adopté. Un gentilhomme an-
glais, M. Horne a souscrit pour la somme modeste de 4 00,000 fr.; le roi de Prusse a aussi
fait un don de '100 louis, à diviser entre les deux églises. Mais ce ne sont pas seu-
lement les millions qui sont nécessaires pour donner une fuçace à notre dôme, il faut
encore que le dessin en soit choisi par un jugement sûr et un goût délicat. J'aurai
l'occasion de revenir sur ce sujet. Quant à présent, sachez seulement comment on s'y
est pris pour faire de V argent. Lorsque le peuple florentin, vers la fin du xine siècle,
ordonna à Arnolfo di Lapo d'élever un temple plus grandiose qu'aucun de ceux qui
existaient dans la chrétienté, on établit une taxe sur les transactions commerciales;
vendeurs et acheteurs étaient obligés de donner une petite monnaie que l'on appelait le
danajo di Dio. La .nouvelle commission, qui a pour président le prince héréditaire,
et pour vice-présidents l'archevêque et le premier ministre, veut tenter quelque chose
de semblable, en faisant appel aux sentiments patriotiques des Florentins, qui s'oblige-
raient volontairement à payer pendant trois ans, chaque semaine, deux craz-ie, à peu
près la septième partie d'un franc. Ce plan , proposé par le directeur de la dette pu-
blique, a été si bien apprécié, grâce au haut patronage qui l'a sanctionné, qu'en moins
d'un mois on a recueilli une somme suffisante pour mettre les travaux en train. Un seul
point a donné matière à discussion : c'est de savoir si cette contribution serait interna-
tionale ou purement italienne; c'est à ce dernier parti que l'on paraît s'être arrêté.

Une question grave, depuis longtemps résolue en théorie, va entrer enfin dans le
domaine des faits. La Chambre'de commerce de Lyon, justement occupée du succès
qu'obtient à Londres le Musée de South-Kensington, a résolu de créer un établissement
analogue. Cette institution, dont le plan est conçu à la fois sur le modèle de cette école
déjà fameuse et sur les données indiquées par M. le comte Léon de Laborde dans un
beau livre que connaissent nos lecteurs, sera le Musée d'art el d'industrie de Lyon.

Le but que la Chambre de commerce se propose d'atteindre est nettement marqué
dans le rapport qui lui a été soumis, le 27 septembre 4 858, par M. Natalis Rondot, et
dans la délibération motivée par laquelle les représentants de l'Industrie lyonnaise se
sont associés aux conclusions de ce travail.

Il ne nous est pas possible d'analyser en détail le remarquable rapport de M. Ron-
dot, que ses voyages en Angleterre et sa longue étude des questions industrielles ren-
daient, plus que tout autre, propre à la mission qui lui a été confiée. Qu'il nous suffise
d'indiquer, d'après le texte même du mémoire de M. Rondot, les bases principales de
l'établissement projeté. « Le Musée comprendra trois départements :

1° Un département de l'art composé de collections destinées à montrer la beauté
 
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