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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Nr. 3
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Darcel, Alfred: De l'émaillerie, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0282

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DE L’ÉMAILLERIE.

267

cloisonnés, les émaux champlevés et les émaux translucides sur relief.

L’affranchissement clu xvie siècle a pour corollaire les émaux peints.

C’est aux émaux chrétiens, avons-nous dit, que doit s’appliquer cette
classification. Mais si l’on étend le champ de ses investigations aux émaux
antérieurs au christianisme, à ceux que les populations celtiques ont
laissés, ainsi qu’à ceux qui appartiennent à la civilisation antique, on
est forcé de faire cette remarque : que les émaux cloisonnés ont surtout
été fabriqués en Orient et les émaux champlevés en Occident. De telle
sorte que les artisans d’Allemagne, de France ou d’Italie, qui, à partir
du xie siècle, pratiquèrent l’art de Fémaillerie champlevée, revinrent,
sans en avoir conscience, aux anciens procédés qu’employèrent les popu-
lations barbares qui les avaient précédées sur tout ou partie du même sol.

Ainsi, il y aurait deux origines aux procédés de fémaillerie ; et,
bien que tous deux semblent avoir eu un même objet en leurs commen-
cements, qui était d’imiter les incrustations en pierres précieuses, on ne
saurait encore dire lequel a précédé l’autre.

L’étude des monuments semblerait devoir faire résoudre la question
en faveur de l’Orient, et l’on conclurait, d’après deux bracelets du
Musée des collections réunies à Munich, que les Égyptiens avaient
connu l’émail b

Nous avons examiné avec soin ces bracelets, et nous avons reconnu
que la matière qui remplit les alvéoles en or composant leur dessin y a
été déposée humide, puis simplement desséchée ou fondue ; car sa
surface n’allleure point le niveau des cloisons et se creuse en ménisque
concave. De plus, cette matière s’effrite aujourd’hui et tombe en pous-
sière sur la tablette où ces bijoux sont déposés.

Il y a présomption pour nous que ces bracelets sont un émail cloi-
sonné ; mais à quelle époque faut-il faire remonter leur fabrication ?

Il résulte du récit de leur découverte 1 2 qu’ils furent trouvés à l’inté-
rieur de l’une des pyramides de Méroë, ancienne capitale de f Éthiopie,
dans une excavation voûtée construite non loin du sommet. En conti-
nuant la démolition, on trouva des bronzes d’origine évidemment
romaine et postérieurs à l’ère chrétienne, de telle sorte que les bracelets
de Munich, qui semblent par leur forme appartenir aux origines de l’art
égyptien, sont tout au plus contemporains des émaux de la Gaule ou
d’un texte célèbre qui parle de ceux-ci. Quoique égyptiens par la forme,

1. J. Labarte, Recherches sur la peinture en émail. Paris, 1856

2. D. Giuseppe Ferlini, Cenno sugli scavi délia Nubia. Bologna, 1837
 
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