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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

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Nr. 5
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Grangedor, J.: Exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts Appliqués à l'Industrie, [2], Les écoles de dessin
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https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0440

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GAZETTE DES BEA UX-AKTS.

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siner, et de l’idée par laquelle on veut « rattacher 1 art à la science »
exposée par M. Guillaume, dans son rapport ’, avec tant d’éloquence et
d’autorité.

Faut-il donc comprendre dans les études de dessin, comme on l'a fait
ici pour la première section, la géométrie, la géométrie descriptive, la
perspective et le tracé des ombres, c’est-à-dire tout ce qui échappe à
l’interprétation individuelle pour retomber forcément sous la discipline
inflexible de la règle et du compas?

Tracer par mesure, est-ce dessiner?

Les exercices purement mathématiques, maintes fois répétés, pour
acquérir la pratique et la théorie des tracés géométriques, sont-ils de
quelque utilité au dessinateur? Lui donnent-ils un meilleur sentiment des
proportions générales, de la subordination du détail à l’ensemble, de la
liaison des parties entre elles, du mouvement des corps ou de leur sta-
bilité ?

Nous ne le croyons pas, et l’exposition présente nous apporte bien des
preuves à l'appui de notre dire.

En voyant les travaux exposés pour les trois concours de cette pre-
mière section qui, à notre sens, devrait figurer dans le programme
comme auxiliaire et non comme base d’un enseignement du dessin, à
première vue on reconnaîtra combien il est facile à un élève de s’égarer
lorsque, dans la représentation d’objets au naturel, il s’appuie exclusive-
ment sur l’emploi des moyens mécaniques.

Voici, par exemple, une table à balustre, en bois sculpté, de style
Renaissance. Connaissant le géométral de l’objet, c’est-à-dire la forme
et la proportion vraies des détails et de la composition, l’élève a dû repré-
senter l’aspect de la table entière tel qu’il nous apparaît d’un point de
vue donné. Or, il est difficile, lorsqu’on examine les épures faites sur ce
programme et exposées dans les salles des concours, de ne pas être
frappé des déformations monstrueuses qu’ont fait subir à leurs tracés la
plupart des candidats. Si nous n’avions sous les yeux, tout près de là,
dans l’école de M. Levasseur, les nombreuses études de perspective cou-
rante faites par les élèves de M. Forestier, il y aurait de quoi inspirer à
tous les jeunes artistes industriels l’aversion la plus profonde pour la pra-
tique de cette science. On fera la même remarque à propos de l’image
d’une monstrance en cuivre du xve siècle exécutée dans les mêmes con-
ditions et presque généralement avec le même insuccès. Dans l’exposition

-I. Idée générale d’un enseignement élémentaire des Beaux-Arts appliqués à
Vindustrie, à propos de l’Exposition des écoles de dessin en 1865.
 
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