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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 1
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Havard, Henry: Exposition rétrospective d'Amsterdam, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0076

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70

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

détruit, il fallait une grande révolution sociale. Cette révolution, ne l’ou-
blions pas, c’est nous, Français, qui l’avons faite, et ce sera une des gloires
les plus indiscutables de notre nation que d’avoir créé non-seulement en
France, mais dans maint autre pays, des musées publics appartenant
à l’État et ouverts à tous. Et c’est à nous aussi que l’Europe doit la création
des galeries publiques, où sont recueillies les merveilles produites par le
travail de l’homme, et l’initiative de ces expositions rétrospectives, où
l’on peut suivre l’histoire de l’art ancien écrite par la main de ceux que
nos pères appelaient des « gens de métier ».

L’exposition d’Amsterdam est particulièrement riche en orfèvrerie,
ivoires sculptés et faïences. Dans la description des principales pièces
exposées, nous nous arrêterons de préférence à celles qui sont originaires
de la Hollande, parce que ce sont celles-là qu’il est le plus difficile de
retrouver à l’étranger. Cette étude sera divisée en cinq parties : la pre-
mière comprendra l’orfèvrerie; la seconde, les ivoires et les bois sculptés;
la troisième, les faïences et verreries, porcelaines et émaux ; la quatrième
s’occupera de l’ameublement, c’est-à-dire des tapisseries et des meubles;
enfin la cinquième et dernière classe embrassera les éventails, les montres
et les bijoux.

I.

L’orfèvrerie a été, de tout temps, la passion par excellence des bour-
geoisies riches et puissantes. Il n’est donc pas étonnant que la Hollande
regorge de pièces d’argenterie. C’est là le principal luxe de la maison.
Non-seulement les buffets sont remplis de soupières en argent et de plats
en vermeil ; mais sur les étagères et dans les armoires vitrées, les chan-
deliers, les boîtes et les bonbonnières brillent comme des diamants dans
un immense écrin. Il semble même que les enfants participent, dès leurs
premières années, à ce goût spécial; car il n’est pas de famille un peu
ancienne où l’on ne trouve quantité de joujoux en argent et en or, chaises
microscopiques, tasses lilliputiennes,, cafetières en miniature, services de
table à l’usage des poupées, aimables et charmantes prodigalités à peu
près inconnues dans les autres pays. Si l’on ajoute, à tout ce que possèdent
les familles néerlandaises les grandes pièces qui constituent les trésors
des Gilds, des confréries et des communes, on ne sera pas surpris de
l’extraordinaire abondance de belles choses que les organisateurs de
l’exposition d’Amsterdam ont pu soumettre à l’admiration des visiteurs.

La première pièce d’orfèvrerie qui attire les regards est une belle coupe
 
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