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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 5
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Dumont, Albert: Itinéraire de l’Orient. - Grèce et Turquie d’Europe, par M. Émile Isambert
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0500

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LIVRES

Itinéraire de• l’Orient. — Grèce et Turquie d’Europe,

par M. Émile Isambert *.

Si ce guide était seulement un livre aussi exact qu’il est possible et le meilleur
de ceux que doit emporter tout voyageur qui va en Grèce ou en Turquie, je ne le
signalerais pas aux lecteurs de la Gazelle. Aussi bien sur ce point sa réputation est-
elle assurée. L’ouvrage a un autre mérite qui le recommande à quiconque s’occupe
des pays classiques et de l’antiquité : il résume les dernières recherches savantes faites
dans les provinces helléniques et dans la péninsule du Balkan. On ne trouvera nulle part
ailleurs ce résumé ; on ne verra nulle part plus complètement quel zèle ont dépensé un
si grand nombre de courageux explorateurs. Les résultats de ces travaux sont dispersés
dans des brochures spéciales, dans des revues; ils échappent-d’ordinaire au grand
public, souvent môme aux lettrés et aux artistes qui sauraient en apprécier la valeur.
M. Isambert s’est imposé la tâche, en parcourant pas à pas la Grèce et l’empire otto-
man, de marquer dans chaque contrée, dans chaque canton, les plus récentes décou-
vertes. 11 l’a fait en très-bons termes, avec une parfaite clarté ; il montre à chaque
page des scrupules d’exactitude et do conscience auxquels tout lecteur instruit sera
sensible.

La première édition de ce livre a rendu de grands services. Tous ceux qui l’ont
emportée en voyage, la contrôlant heure par heure, la soumettant à cet examen de
détails qui est plus sévère qu’aucun autre, savent ce qu’elle vaut. La nouvelle édition
est deux fois plus étendue que la première. Depuis vingt ans les voyages d’art et d’éru-
dition ont été fréquents en Turquie; ils ont dissipé bien des voiles. Nous savons ce qu’est
l’Épire, cette terra incognita des vieux Pélasges où l’on compte plus de deux cents
acropoles en ruine1 2. M. Ileuzev a décrit la Thessalie, la Macédoine, l’Olympe; il y a
retrouvé non-seulement des villes célèbres et une archéologie figurée très-originale,
mais des monuments de premier ordre, comme est par exemple le grand édifice de
Palatitza. MM. Deville et Coquart ont déblayé, mesuré, restitué les sanctuaires mys-
térieux de Samothrace. Quelques pages seulement de leur mission sont imprimées; les
marbres qu’ils ont recueillis pour le Louvre attendent depuis six années à Énos qu’un
navire de la station du Levant aille les chercher. Cependant une commission autri-
chienne visite ces ruines à nouveau et dès demain nous donnera un grand ouvrage
où il sera difficile de reconnaître la part qui devrait rester à l’honneur de nos compa-
triotes. Déjà une lois dans les mômes régions nous nous sommes laissé surprendre
par des étrangers venus après nous. Le voyage dé M. Perrot à Thasos donna à
M. Conze, le professeur môme qui étudie aujourd’hui les fouilies de MM. Deville et

1. 2e édition, Paris, Hachelte, 18"3.

2. Les itinéraires de l’Êpire ont été rédigés par M. Gaultier de Claubry.
 
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