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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 6
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Cournault, Charles: Le musée de Nancy et les collections d'Alsace-Lorraine, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0579

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LE MUSÉE DE NANCY

ET LES COLLECTIONS D’ALSACE-LORRAINE

I.

os amis de Paris ont bien voulu me témoigner le désir de savoir ce que
sont devenus les musées et les œuvres d’art dans nos malheureuses pro-
vinces du nord-est, pendant les trois années qui viennent de s’écouler.
Le musée historique lorrain est surtout d’un grand intérêt. Ce n’est cepen-
dant pas celui qui a le plus souffert, malgré le terrible incendie qui, en dévorant le
Palais-Ducal, a détruit sa bibliothèque et causé des dommages irréparables à ses col-
lections. Avec le temps, et à l’aide des secours qui nous arrivent de toute part, nous
rendrons à Nancy le palais des ducs de Lorraine.

Que n’en est-il de même pour Strasbourg, qui a perdu à la fois sa bibliothèque,
son musée archéologique et sa galerie de tableaux!

Qui remplacera ses incunables et cette collection unique de manuscrits et de docu-
ments historiques auxquels on donne le nom historique d’Alsalica? Plus qu’aucune
autre province de France, l’Alsace était riche de ces trésors de l’intelligence accu-
mulés dans sa capitale par les générations qui s’étaient succédé, et elle en était jus-
tement fière. M. Rodolphe Reuss a publié sur les pertes de la bibliothèque de Stras-
bourg un article très-intéressant qui a été inséré dans la Revue critique d’histoire
et de littérature. En le lisant, on pourra juger des lacunes regrettables qui seront
désormais signalées dans les documents relatifs à l’histoire de l’Alsace.

Parmi les manuscrits de Strasbourg que leur valeur artistique recommandait aux
curieux, il n’en était pas de plus important que celui qui fut écrit, vers 4 175, par
Herrade de Hohenbourg. On le désignait, d’après son titre, sous le nom de Hortus
deliciarum. C’était un de ces résumés d’histoire sacrée et profane comme on savait
les faire au xn° siècle; mais là n’était pas son intérêt principal. On lisait peu les élu-
cubrations pieuses ou savantes de cette encyclopédie éclose dans un cloître, tandis
qu’on en feuilletait avec curiosité les pages couvertes de dessins librement exécutés à
l’aquarelle et représentant des gens de conditions diverses. Alexandre et César y por-
taient l’accoutrement guerrier des chevaliers, et Cléopâtre y figurait en châtelaine du
xu' siècle.

Cest à ce recueil que puisèrent les artistes chargés de composer les costumes de
 
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