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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 2
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Merson, Luc-Olivier: Exposition de Bordeaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0167

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EXPOSITION DE BORDEAUX

l ne faut pas seulement loger la science,
il la faut épouser. C’est, Montaigne qui
a écrit cela. Il ne suffit pas d’aimer les
arts, d’être capable d’enthousiasme en
face de chefs-d’œuvre, il faut aussi leur
donner un asile qui témoigne de l’es-
time où on les tient, qui commande le
respect, la considération surtout, qui
encourage et facilite l’étude. J’en de-
mande pardon aux amateurs bordelais,
certes tous pleins de zèle, éclairés indi-
viduellement, tous fortement épris des arts et favorables aux artistes;
cependant, je dois le dire, l’une des premières pensées que fait naître la
visite de leur fière cité, orgueilleuse à bon droit de ses édifices dignes
d’une capitale, est une pensée de surprise et de tristesse. En présence de
l’abandon étrange où sont laissées de précieuses collections, comment
n’être pas étonné, comment ne pas s’attrister, en effet ? Je n’exagère pas,
à Dieu ne plaise ! La galerie de tableaux renferme plus d’une pièce
importante soit des anciennes écoles, soit de la peinture moderne, et.
pourtant elle languit dans un local provisoire et d’emprunt, où les cadres
sont accrochés pêle-mêle, accumulés sans ordre, dans des conditions déplo-
rables de jour et d’espace, dans des conditions pires encore, je le crains,
de conservation. Mais la collection d’archéologie offre un spectacle plus
lamentable. Sous des hangars, bons tout au plus à abriter des moellons
de démolition, sont entassés mille débris d’un intérêt sérieux, restes du
ISurdigala chanté par Ausone, cippes, stèles, bas-reliefs, statues, inscrip-
tions, fûts de colonnes, parties de frontons, fragments d’ornements, dont
le vaste ensemble classé avec méthode formerait, chose certaine, l’un des
plus beaux musées gallo-romains de notre pays. Or un musée n’a point
 
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