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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 2
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Leroi, Paul: La gravure au salon
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0159

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'150

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Il y a en Angleterre une Société d’Architectes -, elle est riche, prospère,
et ses expositions annuelles ont grand succès ; il n’v avait d’abord en
Angleterre qu’une Société d’Aquarellistes ; une seconde n’a pas tardé à
surgir : VInstitut des Aquarellistes; les deux entreprises sont très-riches
et leurs exhibitions semestrielles ont un énorme succès ; cela n’a pas suffi :
on a vu naître la Société des Dames aquarellistes ; on eût pu craindre pour
l’existence de cette troisième création, on se serait trompé, elle se porte
à merveille, et sa réussite a bientôt amené l’installation d’une quatrième
association qui fait des expositions universelles d’aquarelles dans Dudley
Galler y ; membres et étrangers, tout le monde est appelé à y envoyer ses
œuvres. En Belgique, depuis longtemps aussi, la Société des Aquarellistes
a conquis la faveur publique, et nombre d’artistes français se trouvent
fort bien d’y exposer chaque année. Rien ne serait plus aisé que de con-
stituer à Paris une institution analogue, qui trouverait immédiatement de
puissants appuis dans les grandes relations de plusieurs de ses associés,
car elle compterait infailliblement parmi ses membres les amateurs d’in-
finiment de talent, —Mrae la baronne Nathaniel de Rothschild, M. Lalouel
de Sourdeval, par exemple, — dont nous sommes habitués à voir les
belles aquarelles figurer au Salon.

Dessinateurs, graveurs et lithographes devraient de leur côté se réunir
en un seul groupe et faire de ces expositions en blanc et en noir — Black
and White Exhibitions — que l’Angleterre a inaugurées avec un si éclatant
succès et que New-York réalise cette année avec non moins de bonheur.
Alors, mais alors seulement, il arrivera au public français de découvrir
qu’il est riche de maints talents qu’il ignore aujourd’hui et, entre autres
étonnements, il lui sera réservé de s’apercevoir qu’il possède en M. Chau-
vel un lithographe de premier ordre, un artiste d’un sentiment exquis
dont le bon public ne se doute même pas.

Il me vient une idée que je prends la liberté de soumettre à M. Émile
Galichon ; il a rendu à l’Art tant et de si désintéressés services qu’on est
tout naturellement disposé à lui en demander un de plus ; c’est de
l’égoïsme bien compris; il est à la tête de la Société française de Gra-
vure; pourquoi ne lui proposerait-il pas de patronner une première
Exhibition in Black and White? Il en résulterait à coup sûr la consti-
tution d’une association permanente. Mais si un homme de bonne volonté
et de goût, si un homme de cœur et de dévouement n’en prend pas per-
sonnellement l’initiative, cela ne se fera jamais; ce ne sont pas les artistes,
je les connais trop pour en douter, qui auront le courage de faire le pre-
mier pas.

PAUL LEROI.
 
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