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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 3
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Ménard, René: Exposition de Vienne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0209

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198

GAZETTE DES 13EAUX-AKTS.

à la mode par le réalisme contemporain. Mais ces figures d’un des-
sin uniforme ont une monotonie d’allure et une mollesse d’exécution qui
dénotent en somme plus d’audace que de savoir. AViertz, nous le savons,
est regardé en Belgique comme un artiste de premier ordre, et si des
critiques s’avisent de joindre à leur enthousiasme quelques timides
réserves, on leur donne un brevet d’esprit court qui ne comprend
pas les écarts du génie et signale des taches dans le soleil. Quand il
est livré à lui-même et qu’il n’interroge pas ses cartons pour y compulser
Rubens et Michel-Ange, AViertz nous apparaît comme un penseur
bizarre, en proie à certaines hallucinations qui ont parfois de la gran-
deur, mais qui sont le plus souvent en dehors du domaine de la peiuture ;
un cadre de photographies d’après ses ouvrages les plus célèbres suffit
pour édifier pleinement les visiteurs de l’exposition de Vienne. Montrer
un suicidé qui vient de se brûler la cervelle, et choisir le moment où la
fumée du pistolet enveloppe la tête dont on voit seulement en l’air
un fragment de mâchoire disloquée et quelques dents disséminées,
c’est peut-être faire acte de moraliste; mais la traduction peinte d’une
pareille idée est trop près du ridicule pour être émouvante. AViertz
avait en somme assez de talent pour se passer d’excentricités qui touchent
au charlatanisme et qui, après avoir affolé des contemporains avides de
nouveauté, empêcheront peut-être la postérité de rendre justice à ses
qualités réelles.

L’esprit sage et méthodique de M. Gallait fait un singulier contraste
avec l’imagination bizarre et contournée de l’artiste dont nous venons de
parler. Néanmoins ses deux tableaux allégoriques, la Paix qt la Guerre,
n’ajouteront pas beaucoup à sa réputation, et pour la Belgique il eût été
préférable que l’artiste fût représenté par Y Exposition clés cadavres
des comtes d’Egmont et de Ilorn, qui est incontestablement son chef-
d’œuvre et celui de l’école belge contemporaine. Heureusement nous
retrouvons ici Art et Liberté, un des grands succès de M. Gallait, et
cette peinture suffit à placer l’artiste au rang qu’il doit occuper à
l’exposition de Vienne. M. Gallait a aussi plusieurs portraits, parmi les-
quels celui du pape Pie IX, qui est tout à fait au-dessous de ce qu’on
a le droit d’attendre de lui. Heureusement les autres sont des ou-
vrages remarquables, et l’un d’eux, celui de M. Dumortier, est un chef-
d’œuvre.

M. Portaels aurait dû se faire représenter par une toile plus impor-
tante que la Sorcière. En revanche, nous devons signaler M. AVauters,
dont les débuts ont été un coup de maître. Marie de Bourgogne implo-
rant des échevins de Gand la grâce de ses conseillers est un tableau bien
 
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