DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Le service des Rohan
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
cembre 1719, après avoir rempli les charges de valet de chambre de Monsieur et de
valet de garde-robe du régent Philippe d’Orléans, ce qui valut à sa veuve, Élisa-
beth Selincart, la faveur de conserver jusqu’à son décès, l’appartement des galeries du
Louvre qui fut alors, — 29 septembre 1723, — donné à Thomas Germain ; la femme de
ce dernier, Anne-Denise, fille d’un orfèvre de la rue du Roule, François Gauchelet, fut
au contraire obligée de quitter le Louvre à la mort de son mari qu’elle avait épousé le
20 janvier 1720 et auquel elle survécut pendant dix ans, — 12 novembre 1758. Ils
eurent six enfants, trois filles et trois fils dont le second, Pierre-François, fut orfèvre
du roi et a publié les « Llemens d’Orfcvrerie divisés en deux Parties de Cinquante
Feuilles Chacune Composez par PIERRE GERMAIN Marchand Orfevre Joaillier a Paris.
Première Partie. Le Prix est de 12 livres. Se vendent a Paris chez L’Auteur place du
Carousel a L’Orfevrerie du Roy. M.DCC.XLYIII. » L’exemplaire sur la première partie
duquel a été textuellement relevé ce titre en en respectant l’orthographe appartenait
à Pierre Germain, qui l’a revêtu de sa signature en la faisant précéder de ces mots
écrits également de sa main : « avec privilège du Roy ».
Le titre de la seconde partie ne diffère de celui de la première que par la sup-
pression d’un élégant fleuron formé de deux branches de laurier.' L’ouvrage, qui est
dédié à « Monseigneur de Machault, Conseiller Ordinaire au Conseil Royal, Con-
trolleur General des Finances », est précédé de l’Avis suivant :
« Je n’ai eû d’autre but en composant cet Ouvrage, que d’engager la jeunesse à se
former des principes sur differens genres d’orfevrerie et sur la diversité des contours;
c’est à quoy je me suis attaché, en donnant à la première feuille de chaque genre les
elemens contenus dans les deux parties.
« Mon intention n’est cependant pas, en le rendant public, de donner des réglés
definies, tout le monde sachant qu’il n’y en a point d’autres dans l’Orfevrerie que celles
qui dépendent d’un certain usage et de la volonté des particuliers.
« La derniere feuille de la seconde partie indiquera la maniéré de dessiner de petit
en grand dans la juste proportion parle moyen des carreaux ou de l’echelle.
« Cette meme feuille donne aussi tous les plans des morceaux contenus dans chaque
livre marqués au meme chifre du dessein a la reserve de ce qui est rond.
« J’espere que je ne seray pas desaprouvé d’avoir voulu par cet ouvrage seconder
les bonnes dispositions des jeunes gens pour lesquels seuls je I’ay composé.
« J’ay joint d’autres desseins de M. Roëltiers de quelques morceaux d’orfevrerie
qu’il execute actuelement pour Monseigneur le Dauphin.
« Heureux si mes soins sont agréés et peuvent contribuer à la perfection de ceux
qui veullent embrasser le talent de l’Orfevrerie. »
Les modèles si élégants de Pierre Germain ne sont guère recherchés que des collec-
tionneurs, qui se disputent son précieux ouvrage à très-haut prix; quant à ceux qui
« embrassent le talent de l’Orfevrerie », ils se montrent malheureusement, pour la
plupart, bien peu dignes de leur illustre devancier.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
cembre 1719, après avoir rempli les charges de valet de chambre de Monsieur et de
valet de garde-robe du régent Philippe d’Orléans, ce qui valut à sa veuve, Élisa-
beth Selincart, la faveur de conserver jusqu’à son décès, l’appartement des galeries du
Louvre qui fut alors, — 29 septembre 1723, — donné à Thomas Germain ; la femme de
ce dernier, Anne-Denise, fille d’un orfèvre de la rue du Roule, François Gauchelet, fut
au contraire obligée de quitter le Louvre à la mort de son mari qu’elle avait épousé le
20 janvier 1720 et auquel elle survécut pendant dix ans, — 12 novembre 1758. Ils
eurent six enfants, trois filles et trois fils dont le second, Pierre-François, fut orfèvre
du roi et a publié les « Llemens d’Orfcvrerie divisés en deux Parties de Cinquante
Feuilles Chacune Composez par PIERRE GERMAIN Marchand Orfevre Joaillier a Paris.
Première Partie. Le Prix est de 12 livres. Se vendent a Paris chez L’Auteur place du
Carousel a L’Orfevrerie du Roy. M.DCC.XLYIII. » L’exemplaire sur la première partie
duquel a été textuellement relevé ce titre en en respectant l’orthographe appartenait
à Pierre Germain, qui l’a revêtu de sa signature en la faisant précéder de ces mots
écrits également de sa main : « avec privilège du Roy ».
Le titre de la seconde partie ne diffère de celui de la première que par la sup-
pression d’un élégant fleuron formé de deux branches de laurier.' L’ouvrage, qui est
dédié à « Monseigneur de Machault, Conseiller Ordinaire au Conseil Royal, Con-
trolleur General des Finances », est précédé de l’Avis suivant :
« Je n’ai eû d’autre but en composant cet Ouvrage, que d’engager la jeunesse à se
former des principes sur differens genres d’orfevrerie et sur la diversité des contours;
c’est à quoy je me suis attaché, en donnant à la première feuille de chaque genre les
elemens contenus dans les deux parties.
« Mon intention n’est cependant pas, en le rendant public, de donner des réglés
definies, tout le monde sachant qu’il n’y en a point d’autres dans l’Orfevrerie que celles
qui dépendent d’un certain usage et de la volonté des particuliers.
« La derniere feuille de la seconde partie indiquera la maniéré de dessiner de petit
en grand dans la juste proportion parle moyen des carreaux ou de l’echelle.
« Cette meme feuille donne aussi tous les plans des morceaux contenus dans chaque
livre marqués au meme chifre du dessein a la reserve de ce qui est rond.
« J’espere que je ne seray pas desaprouvé d’avoir voulu par cet ouvrage seconder
les bonnes dispositions des jeunes gens pour lesquels seuls je I’ay composé.
« J’ay joint d’autres desseins de M. Roëltiers de quelques morceaux d’orfevrerie
qu’il execute actuelement pour Monseigneur le Dauphin.
« Heureux si mes soins sont agréés et peuvent contribuer à la perfection de ceux
qui veullent embrasser le talent de l’Orfevrerie. »
Les modèles si élégants de Pierre Germain ne sont guère recherchés que des collec-
tionneurs, qui se disputent son précieux ouvrage à très-haut prix; quant à ceux qui
« embrassent le talent de l’Orfevrerie », ils se montrent malheureusement, pour la
plupart, bien peu dignes de leur illustre devancier.