DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Ménard, René: Firmin Didot: les éditeurs contemporains
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0503
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
482
Les Chefs-d’œuvre historiques et littéraires du moyen âge sont en
cours de publication : la Conquête de Constantinople, par Villchardouin,
a déjà paru; Y Histoire de saint Louis, par Joinville, paraît cette année,
et le catalogue nous annonce que ces deux ouvrages peuvent être consi-
dérés comme les types de tout le recueil. Le texte original de Joinville,
sévèrement ramené à l’orthographe des chartes du vieux chroniqueur,
est accompagné d’une traduction française placée en regard, d’une ana-
lyse historique et littéraire, d’un vocabulaire complet et d’une série
d’éclaircissements historiques destinés à vulgariser l’histoire du costume
civil et militaire au temps de saint Louis. Ce travail, confié à M. Natalis
de Wailly, dont le nom fait autorité, donne à cette nouvelle édition un
caractère tout à fait exceptionnel.
Nous n’avons pas à apprécier ici les écrits de Joinville au point de
l'ange et saint jean écrivant l'apocalypse.
vue littéraire; rappelons seulement ce que M. Natalis de Wailly disait
dernièrement dans une séance de l’Institut de France : « Il fut un temps
où les arbitres du goût qualifiaient de patois barbare la langue de Ville—
hardouin et de Joinville ; c’est au nom du goût, mais du goût associé à
l’érudition, que l’arrêt a été cassé. »
Ce qui donne un très-grand charme aux productions du moyen âge,
c’est le lien de parenté qui existe entre toutes les productions de cette
époque. Lorsqu’on regarde les miniatures du temps, les vitraux ou les
tapisseries, on est frappé par l’unité d’inspiration qui est le caractère des
grandes époques. Si on lit une page de Joinville et qu’on la compare
avec les miniatures qui décorent le livre, on y trouve la même bonhomie
482
Les Chefs-d’œuvre historiques et littéraires du moyen âge sont en
cours de publication : la Conquête de Constantinople, par Villchardouin,
a déjà paru; Y Histoire de saint Louis, par Joinville, paraît cette année,
et le catalogue nous annonce que ces deux ouvrages peuvent être consi-
dérés comme les types de tout le recueil. Le texte original de Joinville,
sévèrement ramené à l’orthographe des chartes du vieux chroniqueur,
est accompagné d’une traduction française placée en regard, d’une ana-
lyse historique et littéraire, d’un vocabulaire complet et d’une série
d’éclaircissements historiques destinés à vulgariser l’histoire du costume
civil et militaire au temps de saint Louis. Ce travail, confié à M. Natalis
de Wailly, dont le nom fait autorité, donne à cette nouvelle édition un
caractère tout à fait exceptionnel.
Nous n’avons pas à apprécier ici les écrits de Joinville au point de
l'ange et saint jean écrivant l'apocalypse.
vue littéraire; rappelons seulement ce que M. Natalis de Wailly disait
dernièrement dans une séance de l’Institut de France : « Il fut un temps
où les arbitres du goût qualifiaient de patois barbare la langue de Ville—
hardouin et de Joinville ; c’est au nom du goût, mais du goût associé à
l’érudition, que l’arrêt a été cassé. »
Ce qui donne un très-grand charme aux productions du moyen âge,
c’est le lien de parenté qui existe entre toutes les productions de cette
époque. Lorsqu’on regarde les miniatures du temps, les vitraux ou les
tapisseries, on est frappé par l’unité d’inspiration qui est le caractère des
grandes époques. Si on lit une page de Joinville et qu’on la compare
avec les miniatures qui décorent le livre, on y trouve la même bonhomie