DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Clément de Ris, Louis: Galerie du Belvédère à Vienne, [3]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0546
GALERIE DU BELVÉDÈRE
A VIENNE :
ÉCOLE FLAMANDE.
n trouve au Belvédère deux œuvres de Jean Van
Eyck : le Portrait de Jean de Leeuw et le Por-
trait du cardinal délia Croce. Le catalogue
de 1859 lui attribuait Jésus-Christ descendu de
la croix. Celui de 1870 l’enlève à Van Eyck,
mais a le tort de le donner à Memling.
Le Jean de Leeuw ne peut l'aire doute pour personne.
Comme tous les grands artistes, Van Eyck possède une
manière particulière qui frappe et que l’on n’oublie
jamais. Le personnage est vu à mi-corps, tourné de
trois quarts à gauche, tiers de nature. 11 est coiffé d’une
toque noire et porte un vêtement noir bordé de four-
rure. Dans la main droite il tient une bague qu’il sem-
ble présentera quelqu’un. Le cadre et le panneau adhèrent ensemble et
sont pris dans la même bille de chêne. Sur le profil du cadre l’inscription
suivante en lettres gothiques : « Jean de Leeuwt (lion, représenté par
un lion assis) op sant Orselen daen dat claer erst met oghen saen, 1/iOl.
Gheconterfeit nu heeft mi Jan Van Eyck wel blüc, wasmeert bega (n),
1A36. » C’est-à-dire : Jean de Leeuw vit d’abord la lumière (naquit) le
jour de Sainte-Ursule 1501. Maintenant Jean Van Eyck bien connu m’a
portraituré au commencement de là36. Le portrait daterait donc de 1A36.
A cette année se rapportent plusieurs missions accomplies pour Philippe
le Bon et dont les honoraires furent soldés par une ordonnance qui existe 1
1 ■ Voir Gazette des Beaux-Arts, 2" période, t. Vil, p. 404, et t. VIH, p. 104.
A VIENNE :
ÉCOLE FLAMANDE.
n trouve au Belvédère deux œuvres de Jean Van
Eyck : le Portrait de Jean de Leeuw et le Por-
trait du cardinal délia Croce. Le catalogue
de 1859 lui attribuait Jésus-Christ descendu de
la croix. Celui de 1870 l’enlève à Van Eyck,
mais a le tort de le donner à Memling.
Le Jean de Leeuw ne peut l'aire doute pour personne.
Comme tous les grands artistes, Van Eyck possède une
manière particulière qui frappe et que l’on n’oublie
jamais. Le personnage est vu à mi-corps, tourné de
trois quarts à gauche, tiers de nature. 11 est coiffé d’une
toque noire et porte un vêtement noir bordé de four-
rure. Dans la main droite il tient une bague qu’il sem-
ble présentera quelqu’un. Le cadre et le panneau adhèrent ensemble et
sont pris dans la même bille de chêne. Sur le profil du cadre l’inscription
suivante en lettres gothiques : « Jean de Leeuwt (lion, représenté par
un lion assis) op sant Orselen daen dat claer erst met oghen saen, 1/iOl.
Gheconterfeit nu heeft mi Jan Van Eyck wel blüc, wasmeert bega (n),
1A36. » C’est-à-dire : Jean de Leeuw vit d’abord la lumière (naquit) le
jour de Sainte-Ursule 1501. Maintenant Jean Van Eyck bien connu m’a
portraituré au commencement de là36. Le portrait daterait donc de 1A36.
A cette année se rapportent plusieurs missions accomplies pour Philippe
le Bon et dont les honoraires furent soldés par une ordonnance qui existe 1
1 ■ Voir Gazette des Beaux-Arts, 2" période, t. Vil, p. 404, et t. VIH, p. 104.