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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 12.1875

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Nr. 2
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Gonse, Louis: Aquarelles, dessins et gravures au Salon de 1875
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https://doi.org/10.11588/diglit.21841#0179

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ciels factices de l'art, — deux vues très-montées de ton des environs de
Rome. Une rue à Subiaco et Une rue à Tivoli, celles pimpantes et papil-
lotantes de M. Attilio Simonetti, un autre disciple déjà célèbre de For-
tuny; et celle de M. Zacharie Astruc, qui a la saveur espagnole d'une
sérénade amoureusement murmurée, les Balcons roses; sans oublier les
charmantes et délicates compositions, lavées de tons clairs et doux, la
Danse, les Saisons et le Printemps, de M. Eugène Froment.

Dans un autre genre, il est deux œuvres qui s'imposent à l'attention
de tous ceux qui aiment les choses franches et sincères, et que nous
aurions garde de ne pas signaler. Elles sont signées d'un nom de femme
du monde bien connue : ce sont les deux études cle poissons de Mme de
Nadaillac, la Sèche élégante et la Raie bouclée. Au point de vue de l'ori-
ginalité et de la maîtrise du procédé, ces superbes études grandeur
nature sont, avec les pochades de M. Pils, ce qui nous a le plus incon-
testablement intéressé dans toute cette partie de l'exposition. Ce sont
plus que des morceaux d'aquarelle, ce sont de véritables morceaux de
peinture, surtout la Raja clavata, avec la grasse souplesse de ses chairs
et les demi-teintes roses de sa peau semée d'aiguillons crochus.

Les paysagistes aquarellistes sont, comme à l'ordinaire, fort nom-
breux. Le paysage s'accommode volontiers des ressources de l'aquarelle;
il y trouve son élément naturel et presque banal. Sans avoir la préten-
tion de mentionner tous ceux qui dans ce coin spécial font preuve d'un
talent aimable et facile, nous ne pouvons cependant passer sous silence
les noms de MM. Frédéric Henriet, Théodore Valerio, Foulongne, de
Dartein, Jean-Baptiste Millet, frère et élève de François Millet, Ferdi-
nand Moreau, Lerolle, Jules Grenier, Courtois-Valpinçon et François
Rivoire, dont les bouquets cle fleurs à la gouache ont la délicieuse har-
monie de tons de la nature même et celui du maître en ce genre,
M. Harpignies, dont les aquarelles, bien plus que les peintures, ont une
vigueur et une justesse de tons incomparables.

Le pastel, cette année, présente un certain intérêt, grâce au très-
remarquable portrait de femme, exposé par Mme Garolus Duran, qui
tranche sur les habitudes vieillottes et un peu démodées du genre par
la franchise et la décision du procédé, et à deux portraits de jeune fille,
d'un éclat vivant et frais, par M. Galbruncl. Ainsi que l'a très-justement
fait remarquer notre ami Paul Mantz, dans l'un de ses excellents articles,
il y a dans cette étude cle tête de Mme Garolus Duran une intelligence des
véritables conditions du pastel, c'est-à-dire des conditions simples et ration-
nelles cle dessous bien établis enveloppés d'un épidémie léger, transpa-
rent et gardant à la forme sa fleur et sa vie, qui peut servir d'exemple
 
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