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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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Nr. 2
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0149

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ANTIQUITÉS ET CURIOSITÉS DE LA VILLE DE SENS. 135

remplacer, elles étaient rudement sculptées à l'effet et pour n'être vues
que de très loin, car elles viennent du dernier étage de la tour de
plomb.

Un monument, qui vient de la ville, est énigmatique. C'est une mar-
gelle de puits, en pierre, où une tète de lion à chevelure frisée sert de
gargouille et de bec pour recevoir l'eau versée du seau sur la rainure
creusée sur le plat du bord supérieur. Cette tête est accompagnée d'un
blason suspendu à quatre rubans droits et très frustes, à un lion rampant
sommé en chef de trois étoiles posées en fasce.

Il y avait, dans la nef, à droite du tombeau de a Monsieur Salazar», une
tombe de cuivre plate, avec la représentation de « noble et scientifique per-
sonne Me Jean Bontemps, prebstre, chanoine et trésorier en l'église de
Sens, en son vivant vicaire général de feu Messire Tristan de Salazar,
archevesque de Sens, lequel trespassa le 28e ]r de janvier, en l'an de
grâce a527 », où se trouvait le même blason. En même temps la famille
des Contant, barons de Coulânge-la-Vineuse et seigneurs du Val-de-Merci,
portaient d'argent au lion de sable au chef d'azur chargé de trois étoiles
d'azur. Ce sont les mêmes armoiries comme dessin, et l'on ne peut
attribuer celles de cette margelle, qui sont sans couleurs. Le style de la
tête dû lion paraîtrait plutôt de la première moitié du xve siècle; mais,
pour un détail de ce genre, les formes se répètent traditionnellement
plus longtemps qu'on ne le croit, et la forme lourde de l'écusson, arrondi
du bas, conviendrait bien au xvie siècle. M. Julliot, à qui je dois la
connaissance du baron des Contant, m'apprend que dans une maison du
faubourg Saint-Savinien, il y a une margelle avec une tête de lion ana-
logue, sans armoiries, mais avec la date 1557. Par là, celle qu'on a
recueillie dans le Musée de la salle Synodale et qui vient aussi de la
ville doit, dans tous les cas, être donnée à l'époque de la Renais-
sance.

Revenant à ce qui vient de l'église, nous rencontrons à terre un grand
bas-relief de pierre et très plat, de trois mètres de large sur deux de
haut, qui vient de l'ancienne clôture du chœur; c'était l'encadrement
de l'épitaphe d'un Hodoard mort en 1557. L'inscription, qui n'existe
plus, était au centre, dans un cartouche ovale en largeur, accompagné
d'ornements roulés et d'enfants. Des deux côtés, un Terme bizarre, chargé
et surchargé, accompagné d'un enchevêtrement de vases, de lampes, de
torches, de bucranes, de sonnettes et de bien d'autres choses encore.
C'est riche, assez grossier, sans goût, et l'invention en est moins dans le
sens de Ducerceau que dans celui des titres de livres de Jean Cousin. On
pourrait lui en attribuer le patron, en regrettant que l'ouvrier sculpteur
 
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