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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 1
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Darcel, Alfred: Orfèvrerie florentine: les autels de Pistoja et de Florence
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0040

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LES AUTELS DE PISTÜJA ET DE FLORENCE.

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en 1451, à Michelozzo Michelozzi, qui reçut 50 florins d’or pour son
travail.

Quelle part faire à chacun des orfèvres qui, pendant près d’une qua-
rantaine d’années, s’appliquèrent à cette œuvre ? D’autant plus que la
tradition prétend qu’ils y firent entrer plusieurs éléments d’un devant
d’autel fabriqué antérieurement par Matteo Cione, le père d’Orcagna. 11
est probable que Leonardo, d’après ce que nous connaissons de lui à
Pistoja, dut exécuter surtout les bas-reliefs, et qu’on peut lui attribuer
celui qui représente Saint Jean devant. H érode i Les costumes des soldats
sont les mêmes que dans Y Arrestation de saint Jacques.

Le bas-relief du saint Jean en prison visité par ses disciples se rat-
tache aussi à lui par certains côtés. Mais les six autres bas-reliefs, où la
légende du Précurseur est un peu délayée, semblent moins touffus en
personnages et par conséquent plus lisibles. Ces personnages sont moins
trapus, et leurs draperies, participant à la fois de l’antiquité et du moyen
âge, montrent cette gothicité particulière à l’art italien, telle que Giotto
l’a imposée au xivc siècle.

Andrea Pisano, d’ailleurs, dont le style forme un si frappant contraste
avec celui de ses deux maîtres, Niccolà et Giovanni, ce qu’on doit proba-
blement attribuer à son séjour à Venise, où il a dû recevoir et d’où il a
dû rapporter le sentiment très prononcé du style gothique du Nord qui
caractérise sa statuaire, avait achevé les portes de bronze du baptis-
tère de saint Jean avant que le devant d’autel fût commencé. Les ar-
tistes qui l’exécutèrent durent subir l’influence de cette œuvre remar-
quable, même à côté des portes de Ghiberti, auxquelles nous la préférons
même, parce que ses bas-reliefs, plus conformes aux conditions de la
sculpture, ne ressemblent point à des tableaux.

Il résulte, de plus, d’un acte de 1476 que les figures de ces bas-reliefs
sont pleines : c’est-à-dire fondues et réparées au ciselet. Ce même acte
stipule que deux faces latérales seront ajoutées au devant d’autel qu’on
y appelé do s s ale, en détournant un peu de son sens ce mot généralement
employé au moyen âge pour désigner un dossier. Les figures des bas-
reliefs doivent être creuses d’après cet acte, ce qui peut indiquer qu’elles
sont des œuvres de repoussé plutôt que de fonte, ce qui serait à vérifier
sur place. La désignation de leurs auteurs écarte un certain nombre d’at-
tributions erronées.

La Visitation que l’acte qualifie d’Annonciation est de Bernardo di
Cenni : la Décollation de saint Jean est d’Andrea del Verrocchio. La
Nativité d’Antonio del Pollajuolo. et YHèrodiade dansant est l’œuvre de
deux orfèvres associés : Antonio di Salvi et Francesco di Giovanni.
 
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