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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 1
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Le Breton, Gaston: La tissuterie ancienne: les dentelles et les toiles peintes et imprimées à l'exposition de l'Union Centrale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0076

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66

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Nous touchons déjà à la fin du xvme siècle.

On lisait dans le Cabinet des Modes du 5 novembre 1790 : « Nos
mœurs commencent à s’épurer, le luxe tombe. » Il ne faisait que chan-
ger d’exagération, et les costumes excentriques des merveilleuses seront
la limite où nous nous arrêterons, pour passer de suite aux dentelles.

LES DENTELLES ANCIENNES.

La tissuterie nous conduit à parler des dentelles qui, jusqu’au milieu
du xvne siècle, portèrent le nom de passements. La dentelle dérive de
la broderie et longtemps on les a confondues ensemble. Son origine est
venue du lacis ou filet brodé et du point coupé, sorte de broderie à
jour qui consiste en une découpure pratiquée sur un morceau de toile à
laquelle on a laissé certains fils, de façon à former un canevas pour
servir ensuite à exécuter des dessins à l’aiguille. Quelquefois aussi le
dessin se trouvait reproduit par un réseau de fils croisés et entrelacés
sous lequel était appliquée une toile très fine que l’on découpait pour
laisser subsister la transparence de la broderie.

En France, cette toile fine provenait autrefois de Quintin en Bretagne;
elle servait également à la confection des rabats et des collets : depuis,
on a appelé marli ce genre de tissu.

Parmi les ouvrages de point coupé exposés à fUnion centrale, nous
citerons le dessus d’oreiller, rempli par des effets de guipure à l’aiguille,
qui appartient à M. Delaherche.

Les Anglais ont tiré de lacis le mot lace : il sert à désigner la dentelle,
qui n’est en effet qu’un filet brodé très perfectionné. C’était autrefois de
ce doulx filet que la gorgerette était faite à la fin du xve siècle.

Certains amateurs emploient à tort le mot guipure pour les ouvrages
de point coupé; c’est un terme de tissuterie servant encore aujourd’hui
à désigner un cordonnet recouvert de fil de soie ou de métal avec lequel
on exécutait certains ouvrages.

On retrouve quelquefois cette expression dans les inventaires du
xvie siècle. Celui de Marie Stuart, qui date de 1561-62, mentionne une
robe de velours vert couverte de broderies, guimpures et cordons d’or et
d’argent, bordée d’un passement de même, etc. On donne aujourd’hui
le nom de guipures à des dentelles qui n’ont pas de fonds à mailles régu-
lières, c’est-à-dire à réseaux, et dont les fleurs ou les ornements consti-
tuent seuls le dessin.

Aucune découverte jusqu’ici ne nous paraît offrir une preuve absolue
 
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