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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 1
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Ephrussi, Charles: Aloi͏̈ss Heiss, Les médailleurs de la Renaissance, 3: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0088

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78

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Vasari cite au nombre des élèves de Brunelleschi un sculpteur floren-
tin, Niccolô, qui modela et fondit plusieurs statues de bronze à Ferrare,
du temps de Borso d’Este. Ce sculpteur qu’il faut, au dire de Vasari,
identifier avec Niccolô Baroncelli, serait l’auteur du cheval de la statue de
Nicolas III d’Este, dont Antonio di Cristoforo aurait exécuté le cavalier :
statue commandée par Lionel et érigée après sa mort par son frère et son
successeur Borso, le 2 juin i h 5 I.

Quant à une statue équestre de Borso dont les mêmes artistes au-
raient été chargés, au dire de Gualandi, il y a là erreur : le prince fut
représenté assis dans son fauteuil ducal, et Antonio n’eut aucune part à
ce travail dont Baroncelli fut le seul auteur. Cette statue, placée d’abord
(1454) près du palais cleüa Ragione, fut, en 1472, ainsi que celle de
Nicolas III, transportée près de l’entrée principale du palais Estense. Toutes
deux furent jetées à terre en 1790. Le même Baroncelli, sur la demande
de l’évêque de Ferrare, qui n’avait pu s’accommoder avec Donatello, en-
treprit de modeler et de fondre un Christ, une sainte Vierge, un saint
Jean, ainsi qu’un saint Georges et un saint Maurel, ces derniers patrons de
Ferrare; mais il mourait en octobre 1453 avant d’avoir pu achever ces
travaux, qui furent continués par son fils Giovanni et son gendre Dome-
nico di Paris et terminés en 1466. Ce Niccolè est-il l’auteur de la médaille
de Lïonellus Marchio Estensis et signée au revers Nicholaus 1 ?

Cette identité est peu probable, si l’on compare le style et la facture,
vraiment supérieurs des statues, avec l’insuffisance d’art de la médaille,
et cette différence frappante s’oppose aux hypothèses, quelque ingé-
nieuses qu’elles soient, qui tendent à ne faire des deux Niccolè qu’un seul
personnage.

Lionel, avec le lynx au revers, reparaît sur une médaille de moindre
module, signée amad . mediolan . arfex fectt , œuvre par conséquent
d’Amadio de Milan, orfèvre, émailleur et graveur des coins de la maison
d’Este, habitant Ferrare, où il fit, son testament en juin 1483, père de
Battista, qui devint après lui orfèvre ducal, et de Pietro, sans doute le
Pietro da Milana, que nous avons rencontré à la cour de Bené d’Anjou2.

Pour ces deux médailles, Niccolô et Amadio ont emprunté le proto-
type du Pisan, emprunt qui s’explique par l’éclatante illustration du grand

1. Quoique Lionel ne porte sur cette médaille que le titre de marquis d'Este,
M. Heiss établit, par de solides raisonnements, qu’elle peut être postérieure à 1441,
date de l’avénement de ce prince à la seigneurie de Ferrare; et il cite et publie à
l’appui de cette opinion cinq monnaies sur lesquelles Lionel, déjà chef d’Etat, est
désigné avec le simple titre de marquis.

2. Gazette des Beaux-Arts, 1er février 1882.
 
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