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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 27.1883

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Nr. 6
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Duranty, Edmond: Les curiosités du dessin antique dans les vases peints, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24259#0505

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LES CURIOSITÉS DU DESSIN ANTIQUE.

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le trait en paraphes, le bousiller, exprimer les objets, les draperies par
des à peu près rapides, sommaires, sans netteté, et qui ne sont point à
leur place, et ils dessinent sans s’en inquiéter des formes trop courtes ou
trop longues. On serait porté à prendre souvent les œuvres de cette pé-
riode pour des œuvres de la décadence, si elles ne conservaient un carac-
tère anguleux, grêle ou carré qui empêche de les confondre avec l’art
gras, arrondi, souple de l’époque complètement savante et avec l’altéra-
tion en mou, en lourdement court, en diffus qu’apporta, bientôt après,
la décadence.

Bien que la peinture des vases ait eu sa propre initiative ou ait suivi celle
de la grande peinture, on croit être certain aussi qu’elle s’est toujours tenue
et d’assez loin derrière le bas-relief, art bien supérieur et qui attirait les
vrais artistes, tandis que les décorateurs de pots pouvaient représenter
dans l’art une classe analogue à celle de nos peintres d'enseignes, ou
mieux, les vases ayant un rôle et un caractère religieux, à celle des gens qui
sont employés aussi de nos jours à l’imagerie religieuse, grande ou petite.

Dans les bas-reliefs, dans ceux du moins qui, par leur saillie moins
forte que celle de la ronde bosse, constituent spécialement le dessin taillé,
le visage avec le pied de face ou celui-ci seul ne semblent apparaître que
vers le commencement du ve siècle, comme on peut le constater par nos
sculptures de Thasos au Louvre, et par celles de notre autel triangulaire
des Douze dieux, qu’on prenne celui-ci pour une œuvre archaïque ou
qu’on le regarde comme une imitation, faite plus tard, de quelque an-
cienne sculpture.

Dans les bas-reliefs du Parthénon et ceux de Phigalie, on voit souvent
la tête avec un pied et une jambe, de face. Dans le bas-relief d’Orphée et
d’Eurydice, qu’on croit de peu postérieur à ceux-là, on trouve les deux
jambes de face; mais peut-être le caractère rond, gras et doux des formes
permet-il de reporter cette sculpture vers l’époque alexandrine.

Dans une métope du Parthénon, Thésée a la jambe repliée derrière la
cuisse, un peu comme dans les vases où j’ai relevé cette attitude. Avec
bien d’autres, ce serait un exemple des imitations que les potiers fai-
saient des compositions et des poses imaginées par les sculpteurs.

Comme nous l’avons vu, les peintres, c’est-à-dire les dessinateurs,
n’ont pu suivre que de loin la sculpture. Celle-ci a marché beaucoup plus
vite, d’autant plus vite qu’elle a renoncé assez tôt au relief plat pour
adopter dans ses bas-reliefs la saillie de la ronde bosse. Par parenthèse, le
terme de bas-relief devient tout à fait impropre pour désigner ce dernier-
genre de sculptures, qui sont de pures moitiés de statues, de très hauts-
reliefs. Dire fonds sculptés, sculptures engagées, serait plus exact.
 
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