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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 16.1896

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Nr. 6
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Lafond, Paul: François-Joseph Heim, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24682#0469

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FRANÇOIS-JOSEPH HEIM

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médiocres et sans grand intérêt. Bien différent de valeur est le
Martyre de saint Cyr et de sainte Juliette, sa mère, représentant la
sainte mourant sous le fouet des bourreaux, qui massacrent en
même temps son fils, un tout petit enfant, sous les yeux d’un pro-
consul présidant à ces supplices. C’est bien une des peintures les
plus fermes et les plus solides que le pinceau de Heim ait produites,
une des plus belles pages de la peinture du premier quart de ce
siècle. L’effet en est très grand, très puissant, très dramatique. Cette
toile avait été commandée pour l’église Saint-Gervais et Saint-Protais,
où on peut l’admirer.

Heim ne se reposa pas après son succès du Salon de 1819 ; au sui-
vant, celui de 1822, il exposa encore trois toiles : Le Rétablissement
des sépultures royales à Saint-Denis ; Le Martyre de saint Hippolyte, et
Saint Arnould lavant les pieds d’un pèlerin se rendant en Terre-Sainte.

Le Rétablissement des sépultures royales à Saint-Denis avait été
commandé à Heim par la Maison du roi, pour la suite de tableaux
historiques de Saint-Denis, à laquelle contribuèrent Guérin, Gros, etc.

Par ordonnance royale du 2i avril 1816, il avait été décidé que
« les sépultures royales violées en 1793 seraient rendues à leurs tom-
beaux ». C’est en commémoration de cet acte que fut exécutée cette
composition. Au premier plan, on voit l’exhumation des ossements
dans le cimetière de l’abbaye royale de Saint-Denis, en présence de
Mgr le chancelier de France, du marquis de Dreux-Brézé, grand-
maître des cérémonies, du comte de Pradel, directeur général de la
Maison du roi, de MM. de Laporte, Lalanne, de Blaire, conseillers
d’Etat, de MM. Sallier, de Pastoret, maîtres des requêtes. Au second
plan, précédés d’un maître des cérémonies, des gardes du corps trans-
portent un cercueil renfermant une partie des dépouilles royales,
que le clergé du chapitre de Saint-Denis reçoit à l’entrée d’nne cha-
pelle provisoire. Les dessins faits pour ce tableau sont parmi les
meilleurs de Heim.

Quant au Martyre de saint Hippolyte, il avait été commandé
pour Notre-Dame de Paris. Décroché des murs de l’église métropo-
litaine en 1862, il fait actuellement partie des collections de la Ville
de Paris. Le tableau représente un vieillard, à la barbe presque
blanche et au crâne dénudé, attaché par de robustes bourreaux à la
queue d’un cheval indompté, que des écuyers s’efforcent de main-
tenir, en présence d’un proconsul, tandis qu’un ange descend du ciel
et apporte au martyr les palmes symboliques. Cette peinture, très
large de facture, est pleine de mouvement et de vie.
 
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