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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Berenson, Bernard: Amico di Sandro, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0028

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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tient dans ses bras; le petit saint Jean, vu de profil, lève les yeux
vers lui. La couleur est brillante et dorée, comme on peut l’attendre
de notre anonyme dans les dernières années de sa carrière, qui doit
certainement avoir été courte. Le petit saint Jean a les traits carac-
téristiques de la plupart des figures dans les différents cassoni et
dans Y Adoration. L’Enfant rappelle les mêmes ouvrages ; la Madone,
cependant, bien qu elle ait le nez plutôt retroussé, de la dernière
manière du peintre, incline vers les types quasi-verrochiesques des
premières peintures de notre anonyme. En réalité,, beaucoup de
choses, dans ce tableau de la National Gallery, nous rappellent la
dernière de ses Madones que nous avons étudiée, celle de Mm0 Austen :
une période de cinq ou six années s’est écoulée ; notre peintre a
poursuivi sa course rapide, et cependant, si vous regardez attenti-
vement les deux panneaux, vous serez étonné de voir combien ils
offrent encore de points de ressemblance. Le dessin et le modelé des
sourcils, les paupières et la bouche de la Madone, sont presque
identiques dans les deux peintures. Les épaules tombantes sont à
remarquer de part et d’autre. Le geste du Baptiste, dans l’une, est
singulièrement pareil au geste de l’ange dans l’autre. Le vase, sur
le mur bas, n’a pas varié et garde les memes fleurs, presque
métalliques ; les draperies, dans le dernier ouvrage, sont éminem-
ment filippesques, avec de larges plis évidês ou traînants, très
différents d’ailleurs de ceux de Filippino, à la fois plus lourds et
plus détaillés. La main gauche de la Madone nous ramène aux
Archanges de Turin, où les mains gauches deTobic etde Gabriel sont
exactement du même type. Nous retrouvons là, comme partout
ailleurs, l’indication sommaire des cheveux. Ainsi, la Madone de la
National Gallery, à cause des points de ressemblance qu’elle offre
avec les œuvres les plus anciennes et les plus récentes de notre
anonyme, est comme un trait d’union entre elles. Elle nous aidera
à rattacher au même groupe d’autres ouvrages encore. Mais un
mot d’abord au sujet de la peinture de Budapest1. C’est une œuvre
charmante, où la Madone est représentée assise dans un pré fleuri;
elle est d’un type antérieur même à la Vierge de la National Gallery.
Les plis sont larges et d’un caractère sévèrement filippo-botticel-
lesque. Elle porte le même petit manteau que la Madone de Santa
Maria Nuova, mais l’Enfant, les lignes du paysage et le ton indiquent
l'époque où nous voici parvenus.

Un peu après, mais pas beaucoup plus tard que les trois pein-
1. Reproduite dans la Zeitschrift fur bildende Kunst, décembre 1897, p. G5.
 
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