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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Berenson, Bernard: Amico di Sandro, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0034

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

orange et les plis de la manche indiquent nettement notre maître
et se rencontrent souvent dans ses autres ouvrages, surtout dans les
panneaux à'Esther. Par ses qualités de peinture et d’interprétation,
ce portrait de la collection Filangieri marque l’apogée de notre ano-
nyme ; avouons même qu’il y a beaucoup à dire à l’appui de ceux qui
voudraient l’attribuer à Botticelli.

Deux profils féminins réclament ensuite notre attention. L’un
est la fameuse Bellci Simonetta du palais Pitti (n° 353). L’attribu-
tion à Botticelli de ce profil si gauchement peint peut, d’ores et déjà,
être regardée comme une erreur : aucun critique sérieux, en pré-
sence delà niaiserie de cette ligure et de la timidité de l’exécution,
ne pensera que Sandro puisse en être l’auteur. Elle n’est cependant
pas dépourvue de mérites ; tels la simplicité presque captivante des
contours et un certain raffinement du modelé.

J’attribue cette œuvre à notre anonyme, pour beaucoup de rai-
sons difficiles à exposer d’une manière assez brève, mais principale-
ment à cause du dessin, du modelé, de la couleur et des plis, de la
lumière et de la perspective de l'ouverture. L’autre profil, au musée
Lindenau à Altenburg, est beaucoup plus intéressant. C’est celui
d’une jeune femme, paraissant âgée d’environ vingt-cinq ans, qui
regarde à gauche, par une baie étroite ; de sa main droite, elle
s’appuie à la fenêtre ; sa main gauche est posée sur une roue. Ce
symbole, joint à la palme et à l’auréole, semble indiquer que la
dame a porté le nom de Catherine — car il est hors de doute que
nous sommes en présence d’un portrait — et la comparaison du
profil avec des médailles de Catherine Sforza (malheureusement
d’une date plus avancée) donne encore plus de vraisemblance à cette
supposition1. On a récemment attribué ce portrait à Sandro, sans
grande apparence de raison ; il est bien réellement de notre ano-
nyme. Les contours sont ceux de la Simonetta; le cou, absurdement
étroit, offre la même dureté de ligne; le modelé ressemble à celui
du même ouvrage. La main qui tient la palme est exactement celle
d’Esmeralda. Et nous retrouvons ici encore ces ouvertures, cette
perspective et cette lumière si caractéristiques, avec un paysage qui
rappelle, plus ou moins, la plupart des œuvres de notre anonyme,
détachant sur le ciel ses arbres sombres et tachés, dans un vallon
au tracé vague. Quant au coloris, il est maintenant, par la faute du

d. A. Schmarsow, Festschrift zu Ehren des kunsthistorischen Instituts zu Florenz
(Leipzig, A.-G. Liebeskind, 1897, p. 82). — Reproduit dans la Gazette des Beaux-
Arts de septembre 1897.
 
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