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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 1
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Berenson, Bernard: Amico di Sandro, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0042

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36

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

grois et le roi en fit de grands éloges. Quant à Berto (c'est tout ce
que je dirai de lui), après avoir exécuté avec talent un certain
nombre de peintures que vous pourrez voir dans les maisons de
beaucoup de gens de la ville, il mourut en pleine maturité, brisant
les espérances que son talent avait éveillées. »

Or, on sait, d’autre part, que le Chimenti et le Baccio sont
allés en Hongrie en 1480. Le Berto, dont Vasari parle comme étant
mort dans la force de l’âge, doit avoir été, en 1480 ou peu après,
suffisamment expérimenté dans son art pour que ses peintures
trouvassent des admirateurs. Cela s’accorderait à merveille avec
notre Amico qui, peu après 1480, peignait des choses exquises
comme LHistoire d'Esther. Nous sommes précisément arrivés à cette
conclusion qu’Amico aussi doit être mort en pleine maturité de son
talent1. Nous pouvons bien croire qu’un artiste tel qu’Amico devait
avoir éveille de grandes espérances, et, comme lui, Berto semble
avoir travaillé surtout pour des demeures privées. Entre le Berto de
Vasari et notre Amico, il y a donc une parfaite coïncidence, tant sous
le rapport des dates que sous celui des conditions d’existence. Rien,
non plus, ne s’oppose à l’hypothèse de leur identité. Au contraire,
il y a précisément un argument qui milite en faveur de cette hypo-
thèse : en 1488, Filippino envoya quelques peintures au roi de
Hongrie2. Nous avons établi la liaison entre Filippino et Amico-
Berto : quoi de plus naturel que de supposer qu’après la mort de
Berto le roi de Hongrie ait transféré son patronage du maître à l’élève
ou à l’imitateur ?

Amico di Sandro peut donc être le Berto Linaiuolo de l’histoire.
Mais jusqu’à ce qu’une nouvelle preuve surgisse, il n’y a là qu’une
hypothèse, et, comme le nom de Berto Linaiuolo3, pour être réel,
n’est ni plus familier ni plus agréable, je préfère aujourd'hui appeler
notre anonyme : « Amico di Sandro ».

BERN1IARD BERENSON

1. Si c’est en 1485 que se termina sa carrière, il peut n’être pas né plus
tard que 1450, ce qui lui donnerait amplement le temps d’avoir été le disciple de
Filippo Lippi.

2. Vasari, Vite.

3. L’anonyme Magliabecchiano, ainsi qu’Antonio Billi, parlent de Berto pres-
que dans les mêmes termes que Vasari. Voir Y Antonio Billi de Cari Fry, p. 53,
et le Coclicc Magliabccchiano, p. 102 (Berlin 1892).
 
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