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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 1
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Saunier, Charles: Les conquêtes artistiques de la Révolution et de l'Empire et les reprises des alliés en 1815, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0092

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CONQUÊTES ARTISTIQUES DE LA RÉVOLUTION ET DE L’EMPIRE 83


Louis XVIII était entré le 2 mai à Paris ; le 8, il décidait que tous les objets
d’art qui n’étaient pas exposés au Louvre et aux Tuileries seraient rendus à leurs
anciens propriétaires. Plusieurs États : les Pays-Bas, la Prusse, la Bavière, le
duché de Berg, et aussi les grands d’Espagne, c’est-à-dire les dix premières
familles de Madrid, qui avaient dû fournir, en œuvres d’art, un tribut aux vain-
queurs, bénéficièrent de cette mesure, ainsi qu’un certain nombre de particu-
liers et d’anciens émigrés.

Certains, parmi ceux-ci, exigèrent, en remplacement des objets souvent
fort médiocres qui leur avaient élé confisqués, des sommes d’argent, d’autres se
contentèrent d’échanges quelque-



fois désavantageux. Telle famille,
par exemple, accepte des recueils
de planches de la Chalcographie,
en échange de bustes et de sta-
tuettes antiques. Mais au milieu
de cette curée, ce fut là l’excep-
tion.

Les princes allemands, pen-
dant le règne de Napoléon, avaient
été fort mal traités. L’empereur
avait hérité des révolutionnaires
une implacable haine pour les
petits États qui avaient accueilli
les émigrés et fourni leur généra-
lissime, ce fanfaron de duc de
Brunswick. Aussi, par représailles,
la débâcle arrivée, les États alle-
mands furent-ils surtout tenaces
dans leurs réclamations, usant
tour à tour de menace et de per-
suasion pour reprendre ce qui leur
avait été enlevé. C’est ainsi que
le représentant de la Prusse, le
comte de Goltz, ose dire dans une
lettre, adressée le 18 juillet 1814,

FONTAINE ÉLEVÉE EN 1804 SUR L’ESPLANADE
DES INVALIDES ET SURMONTÉE DU LION AILÉ
DE SAINT MARC.

Image coloriée anonyme.

au duc de Blacas, ministre de la Maison du roi :

Des quatre puissances athées, la Prusse est celle qui aie plus souffert et qui, cepen-
dant, par des efforts miraculeux a peut être contribué plus qu’aucune autre à l’heureux
retour du souverain légitime.

es biens restitués. Ne serait-il pas nécessaire de proposer un amendement relatif à cet objet ? Le principe
consacré avec les puissances étrangères et par lequel il est reconnu que tout ce qui a été catalogué et
exposé publiquement ne sera pas rendu, n’est-il pas applicable dans cette circonstance ?

Si l'on proposait à la Chambre un tel amendement, on pourrait le motiver : 1° sur ce que les Musées et
Bibliothèques sont un grand objet de curiosité pour les étrangers, et, que par cette raison, ils sont pour
la France un établissement glorieux autant qu’utile ; 2° sur ce que des serviteurs et de fidèles sujets du Ro1
doivent répugner à faire ce que n’ont point essayé des ennemis.

27 octobre 1814.

(Archives Nationales, CÉ1429.)

Denon.
 
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