Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Saunier, Charles: Les conquêtes artistiques de la Révolution et de l'Empire et les reprises des alliés en 1815, 4
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0097

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
88

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

joint aux réserves, lui permit d’organiser dans le Grand Salon du Musée l’ex-po-
position des tableaux des Primitifs italiens et allemands dont il a été précédem-
ment parlé. Denon proposa aussi diverses importantes acquisitions. Mais, comme
les notes manuscrites du comte de Pradel en témoignent, la Restauration se
montra peu pressée d’augmenter les richesses du Musée.

Par exemple, le 14 juillet 1814, Denon avait proposé l’acquisition de deux
primitifs italiens trouvés à Savone et à Gênes. C’étaient : La Nativité de Jésus, de
Massonno d’Alexandrie, qui l’avait peinte pour la famille délia Rovere, et La Salu-
tation angélique, de Justus d’Alemania. On demandait pour le premier 3.000
francs et pour le second 240. Cette proposition ne fut point acceptée, pas plus que
celle, faite le 10 février 1815, d’acquérir du général Sebastiani : La Mort de la
Vierge, de Martin Schœn, tableau provenant de l’oratoire de Charles-Quint et
estimé 3.000 francs, et La Délivrance de Gênes, de Pereda, estimée 12.000. Mais,
pour ces quinze mille francs, Denon se faisait fort de faire ajouter une Sainte
Famille, de Lavinia Fontana, et Une Vierge et saint Antoine, d’Alonso Cano. En
somme, quatre tableaux intéressants qui auraient encore leur place dans le Louvre
actuel, où leurs auteurs ne sont pas représentés. Cependant l’annotation du comte
de Pradel porte : « ajourné 1 ».

Ces restitutions n’étaient pas passées inaperçues. 11 y avait eu quelque agita-
tion parmi le public et les artistes, car, pour réparer le désordre des enlèvements,
les faire oublier, on avait dû fermer le Musée. La lettre suivante, adressée par
Denon au comte de Blacas à l’occasion de la réouverture, constate cette émotion :

Mo nseigneur,

3 août 1814.

J’ai l’honneur de prévenir V. Ex. que sauiedy, 6 août, la galerie d’Apollon où sont
exposés les dessins des grands maîtres, les émaux de Petitot et les tables de mosaïque en
pierre fine de Florence, sera ouverte au public.

J’ai pensé, Monseigneur, qu’il était nécessaire que le musée fit voir la plus grande
partie de ses richesses en ce moment, d’abord pour en faire jouir les étrangers qui abon-
dent dans la capitale et ensuite pour détruire le bruit qui commence à circuler que l’on fait
de grandes restitutions aux souverains d'Allemagne. Le départ de 30 caisses, qui ont été
remises aux commissaires prussiens, a pu occasionner ces propos et le seul moyen de les
faire cesser est de montrer l’Établissement dans tout son lustre.

Si V. Ex. pouvait obtenir du roi qu’il daignât honorer l’exposition de sa présence et
voir en même temps le Musée des antiques, Sa Majesté n’aurait que le grand escalier à
descendre et pourrait retourner à son palais en voiture.

Veuillez, etc.

Denon 2.

(La suite prochainement.)

C HA R LES SAU N IE R.

1. Archives Nationales, (F 1430.

2, Archives des Musées Nationaux. Correspondance,

L’Administrateur-gérant : J. KOUAM.

PARIS. — IMPRIMERIE GEORGES PETIT, 12, RUE GODOT-DE-MAUROI
 
Annotationen