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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 22.1899

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Nr. 2
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Gauthiez, Pierre: Notes sur Bernardino Luini, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24686#0101

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

nardo Triviliano ; non moins, Bartholomeo on le Bramantino, et
Bernardino de Lupino »U Et ce Lupino n’est point du tout « un
sobriquet ridicule », dont Vasari l’eût affublé. Il ne faut pas être
sévère pour Vasari; que ferions-nous, je vous prie, sans les Vite?
Plût au ciel que le bonhomme eût écrit davantage! il eût barbouillé
beaucoup moins et l’on verrait peut-être encore la Santa Croce du
Giotto. Lupino, c’est tout uniment Louveau, Louvart ou bien Lupin,
un nom commun, mais pas étrange ni grotesque.

Au reste, pour l’éternité, le vrai nom, c’est Luini, ce nom
caressant et suave, bien fait pour celui que Vasari nommait» peintre
très délicat, fort gracieux. » Venons à sa vie et à ses ouvrages, l’une
mal connue et voilée, les autres éblouissants de fraîche clarté.

Luini ne saurait être bien connu hors de la Lombardie et du
Tessin ; c’est avant tout un peintre de fresques, un frescante, et si
des fragments médiocres furent apportés par le hasard hors du pays
où il les peignit, tous les grands ouvrages demeurent sur les mu-
railles des églises ou des monastères. Faveur sans prix, car elle nous
permet de les étudier dans le jour même pour lequel l’artiste les a
composés, sur la pierre enduite par lui, que sa main caressait, avec
les retouches dernières et sa pensée intacte. Ce ne sont plus les
œuvres à demi-mortes d’un musée; ce sont de vivantes reliques.

Et pendant qu’on les étudie., on dissipe cette légende propagée
par les doctrinaires de l’art, une légende malheureuse et sans grâce,
création du pédantisme, qui enfermait Luini dans l’ombre de
Léonard ; si l’on a pu voir les ouvrages de Bernardino mis au
nombre des peintures créées par le Vinci, jamais il n’y eut confu-
sion pareille que pour les tableaux à l’huile; or, ce n’est pas une
hérésie, non pas même une hardiesse, d’affirmer que les fresques
composent presque toute l’œuvre de Bernardino. Même les ouvrages
importants qu'il peignit à l’huile sont d’énormes tableaux d'autel, 1

1. Cesariano (Cesare), tract, du De Architectura de Vitruve (Como, Gotlardo
da Ponte, -1521, in-fol., 1. III, ch. i). De la compositione de le sacre aede et de le
symmetrie et mensura del corpo humano, p. xlviii, verso (Bibl.Nat., inv. rés., V, 321).
Le titre complet de cet ouvrage rare est : Vitruvii. De Varchitectura libri X,
tradutti da latino in vulgare da C. Cesariano cittadino medionalense ; à la fin :

« Impresso nel amæna et dilettevole citate de Como per Magistro Gotardo da
Ponte cittadino Milanese nel anno de! Ntro Signore Jesu-Christo MDXXI, xv mensis
Iulii régnante il Christianissimo re de Franza, Francisco, Duca de Milano » (1 vol.
in-fol. de clxxxjii p. et 1 p. d’errata). L’exemplaire de la Bibliothèque porte, à la
fin, sous l’achevé d’imprimer, cette note manuscrite : « Io. Grolierii Lugdunensis
et amicorum. »
 
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